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La voiture électrique est moins polluante qu'un modèle essence si elle reste legère, avec une batterie de "capacité raisonnable" et donc une autonomie limitée, souligne l'Agence de la transition écologique (Ademe) dans un "avis" publié mercredi.
Sur l'ensemble de sa durée de vie, une voiture électrique roulant en France a un impact carbone 2 à 3 fois inférieur à celui d'un modèle similaire thermique, à condition que sa batterie fasse moins de 60 kWh, soit l'équivalent d'une Peugeot e208 ou une Renault Mégane au maximum, avec des autonomies de 400 kilomètres environ.
Avec une batterie de taille supérieure, bien plus lourde, "l'intérêt environnemental n'est pas garanti", explique l'agence. Il convient donc de choisir une batterie adaptée à l'usage majoritaire du véhicule (typiquement le domicile-travail quotidien), en sélectionnant un modèle de véhicule le plus petit et léger possible.
Pour baisser vraiment les émissions de gaz à effet de serre, il faut d'abord "réinterroger la place de l'automobile dans nos déplacements", souligne l'Ademe, soit réduire les distances parcourues pour le travail ou les loisirs, et préférer la marche, le vélo, les transports en commun, le covoiturage, ou l'autopartage.
Si l'on n'a pas d'autre choix qu'utiliser la voiture, rouler en électrique est aussi moins cher, selon le calcul de l'agence.
Sur sa durée de vie, le coût complet d'un véhicule électrique acheté neuf, doté d'une batterie d'environ 60 kWh, est inférieur à celui d'un véhicule thermique comparable "dès aujourd'hui", malgré un coût supérieur à l'achat.
Parcourir 300 kilomètres coûte environ 10 euros à l'heure actuelle avec une charge à domicile, et 40 euros en charge rapide (pour 30 euros environ avec un moteur thermique). Le calcul est défavorable aux électriques plus puissantes, berlines, sportives ou SUV, qui consomment plus.
Et mieux vaut ne pas compter tout de suite sur une baisse du coût des batteries qui entraînerait une baisse des tarifs en concession: elle devrait être retardée par l'augmentation actuelle des cours des matières premières, précise l'Ademe.
La multiplication de véhicules plus petits, sobres et abordables, devrait faciliter la transition des automobilistes vers l'électrique, avec le développement en parallèle d'une offre en occasion. Le parc français d'électriques était estimé en juillet 2022 à 620.000 véhicules, soit à peine 1,5% du parc roulant.
Il est aussi nécessaire de continuer à déployer des bornes de recharge (moins de 67.000 points ouverts au public fin juillet, avec une augmentation de 49% en un an). Il convient cependant de privilégier l'installation des bornes de faible et moyenne puissance, et de recharger plutôt la nuit, pour ne pas en demander trop au réseau électrique.