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Le Premier ministre de Mongolie Luvsannamsrai Oyun-Erdene pense arriver "dans peu de temps" à un accord définitif avec le groupe français Orano en vue d'exploiter une vaste mine d'uranium dans ce pays, a-t-il indiqué dans un entretien à l'AFP à Davos.
Un protocole d'accord pour ce projet d'exploitation de la mine de Zuuvch-Ovoo située dans le sud-ouest de la Mongolie avait été signé en octobre par le président français Emmanuel Macron et le président mongol Ukhnaa Khurelsukh en visite d'État en France. L'accord d'investissement était initialement attendu d'ici la fin de l'année.
"En ce moment, notre groupe de travail gouvernemental travaille sur des évaluations environnementales et technologiques du projet, en vue d'un accord final avec la partie française", a précisé M. Oyun-Erdene à l'AFP en marge de la réunion annuelle du Forum économique mondial, qui s'est achevée vendredi à Davos. Il s'exprimait par l'intermédiaire d'un interprète.
Le Premier ministre dit avoir discuté à Davos avec le patron d'Orano ainsi qu'avec celui de Rio Tinto, premier groupe international avec qui la Mongolie avait passé un accord pour un méga-projet minier concernant le gisement de cuivre et d'or d'Oyu Tolgoi.
"C'est crucial pour nous de partager avec Orano l'expérience et les bonnes pratiques que nous avons eues avec Rio Tinto, pour que nous puissions arriver à un accord de bonne qualité dans peu de temps", a-t-il expliqué.
Interrogée par l'AFP à Paris, la direction d'Orano a confirmé que les négociations se poursuivaient. Selon elle, "Orano s'engage à collaborer avec le gouvernement mongol en vue de développer un accord mutuellement bénéfique. Ce projet est prévu pour durer 40 ans, c'est la raison pour laquelle ce processus prend du temps."
- Diversifier et verdir l'économie -
"Le secteur minier est vraiment important pour la Mongolie. C'est notre principal secteur pour les exportations", a rappelé M. Oyun-Erdene. Mais "à l'avenir, nous essayons de développer d'autres secteurs de l'économie".
Il a ainsi rencontré à Davos des acteurs du tourisme ainsi que des représentants du secteur de l'énergie, notamment de l'expert en renouvelables Envision.
"Le charbon est beaucoup utilisé en Mongolie", a-t-il concédé, mais "nous faisons des efforts pour développer notre secteur des énergies renouvelables". Il a aussi évoqué des réflexions "sur les possibilités de produire de l'hydrogène à partir de charbon à coke".
La Mongolie est l'un des plus gros exportateurs de charbon de la planète et l'air de sa capitale figure régulièrement parmi les plus pollués du monde.
Ce pays enclavé entre la Russie et la Chine figurait par ailleurs toujours à la 116e place mondiale (sur 180) dans le dernier classement de la corruption dans le monde établi par Transparency International. Même le pape François en avait parlé lors de sa visite dans le pays l'an dernier.
"La corruption reste (...) un des plus grands défis en Mongolie", a reconnu M. Oyun-Erdene, rappelant toutefois les efforts faits dans le pays ces dernières années.
"Nous avons rendu publics les dépenses des entreprises d'État, leurs commandes, les procédure d'appels d'offres et nous avons aussi divulgué des informations sur l'implication de certains hommes politiques dans des affaires de corruption et les prêts qu'ils ont obtenus", a-t-il énuméré.
Il assure que les mentalités changent en Mongolie, et que le pays allait "continuer ce combat contre la corruption, qu'[il reste] Premier ministre ou non".