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La Hongrie a salué mardi la "solution" trouvée par la compagnie pétrolière nationale MOL pour continuer à recevoir le brut acheminé par le géant russe Loukoïl, sous le coup de sanctions de Kiev, via l'Ukraine.
Une prise en charge à la frontière entre le Bélarus et l'Ukraine
MOL avait annoncé la veille avoir conclu "des accords avec les fournisseurs de pétrole et les opérateurs" de l'oléoduc Droujba "pour sécuriser le transport vers la Hongrie et la Slovaquie".
Le groupe hongrois prend désormais "en charge les volumes concernés de brut à la frontière entre le Bélarus et le l'Ukraine", a-t-il expliqué dans un communiqué, assurant agir "dans le plein respect des sanctions et dispositions instaurées notamment par l'UE et l'Ukraine".
Budapest avait accusé en juillet Kiev de mettre en danger son approvisionnement énergétique en bloquant les livraisons de Loukoïl, qui fournit un tiers des importations hongroises de pétrole, selon les chiffres officiels.
Une exemption à l'embargo pétrolier européen
Le chef de la diplomatie hongroise Peter Szijjarto avait alors déploré l'absence d'intervention de la Commission européenne, allant jusqu'à soupçonner Bruxelles d'être derrière la décision de Kiev pour forcer la Hongrie à trouver d'autres sources d'approvisionnement.
Ce pays d'Europe centrale bénéficie d'une exemption à l'embargo pétrolier européen décrété après le lancement de l'offensive par Moscou, en raison de leur enclavement.
"Nous saluons la solution de MOL", a réagi le porte-parole du gouvernement Zoltan Kovacs, interrogé sur le sujet lors d'un séminaire au Danube Institute, groupe de réflexion conservateur basé à Budapest. "C'est une solution technique mais le message politique" adressé dans cette affaire par la Commission et l'Ukraine reste problématique, a-t-il estimé, dénonçant le fait que "la sécurité énergétique soit utilisée comme une arme, un moyen de chantage".
Contactés par l'AFP, Bruxelles et Kiev n'avaient pas réagi dans l'immédiat.
Tout en entretenant des relations tendues avec Kiev, le Premier ministre nationaliste hongrois Viktor Orban est le seul dirigeant de l'UE à avoir maintenu, malgré la guerre, des liens de proximité avec le Kremlin, notamment dans le domaine énergétique.