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La France a exporté un volume record d'électricité vers ses voisins vendredi, a-t-on appris mardi auprès du gestionnaire du réseau électrique RTE, notamment en raison de moindres besoins nationaux et d'une meilleure disponibilité du parc nucléaire.
Ce montant record des capacités d'exportations "réservées" par les marchés, vendredi à 16H00, a atteint quelque 18.680 mégawatts (MW), contre 17.415 MW, lors du précédent record établi le 22 février 2019, a indiqué RTE, confirmant une information du quotidien Les Echos.
Cette électricité a été exportée vers le Royaume-Uni (3 GW), l'Allemagne et le Bénélux (5,4 GW), la Suisse (3,2 GW), l'Italie (4,4 GW) et l'Espagne (2,6 GW), a détaillé RTE.
Le volume effectif d'exportations peut varier à la marge jusqu'à une heure avant l'heure dite, a précisé RTE, qui n'était pas en mesure de fournir les données corrigées dans l'immédiat.
"Il y a un besoin en ce moment qui est un peu plus faible en consommation en France, puisqu'on est dans une période de vacances", a souligné RTE pour expliquer cette pointe d'exportations record.
Outre les départs en congés, "les températures la semaine dernière ont été élevées pour la saison, notamment le jeudi", où elles "ont pu être de 4 à 6 degrés au-dessus des normales de saison", a indiqué Météo-France à l'AFP, ce qui explique également les moindres besoins en électricité de l'Hexagone.
RTE met également en avant des coûts de production "compétitifs", étant donné que "la disponibilité de tous nos moyens de production, notamment du nucléaire", a augmenté par rapport à l'an dernier.
Placée en 2022 dans une situation inédite à cause de problèmes de corrosion détectés sur plusieurs réacteurs nucléaires, la France avait dû importer de l'électricité l'an dernier, ce qui n'était plus arrivé depuis 42 ans.
Ensuite, "une proportion notable du parc nucléaire a pu être contrôlée et réparée au cours de l'année", avait signalé RTE début novembre, lors de son traditionnel point presse sur le passage de l'hiver.
Le gestionnaire du réseau avait alors considéré comme "faible" le risque de coupure d'électricité cet hiver, contrairement à l'an dernier, lorsque la crise de la corrosion sous contrainte avait rendu indisponibles de nombreux réacteurs et fait chuter la production nucléaire à son plus bas niveau depuis 30 ans.
L'éolien a également fourni une "bonne production" la semaine dernière, couvrant environ 20% de la production électrique nationale, a noté RTE.
Ce nouveau record "démontre l'appétit des marchés sur les capacités d'export", a relevé RTE, qui a mis en avant les effets bénéfiques pour la balance commerciale française.
Le prix spot (de court terme) de l'électricité était cependant fixé à 45,15 euros le MWh à 16H00 vendredi, contre environ 216 euros un an plus tôt, conséquence d'une bulle spéculative favorisée par la crise en Ukraine et des craintes sur l'approvisionnement en gaz du pays, ajoutées à la crise de la corrosion sous contrainte.