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La France et la Suède ont signé mardi à Bruxelles une lettre d'intention en matière de coopération nucléaire, une source d'énergie décarbonnée sur laquelle les deux pays ont décidé de miser massivement pour atteindre leurs objectifs climatiques.
L'accord prévoit une coopération bilatérale dans la construction de nouveaux réacteurs, mais aussi dans le cycle du combustible et dans la recherche et développement en particulier sur les futurs petits réacteurs nucléaires modulaires (SMR). Cette coopération "montre que le nucléaire est de retour en Europe", s'est félicitée la ministre française de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, qui a signé la lettre d'intention avec son homologue suédoise Ebba Busch.
La Suède a annoncé en novembre qu'elle voulait produire "massivement" de l'énergie nucléaire pour décarboner son économie et répondre à la demande croissante en électricité. Ce pays de 10 millions d'habitants va lancer dans un premier temps la construction de deux réacteurs auxquels s'ajouteront dix réacteurs supplémentaires à l'horizon 2045.
La France a annoncé de son côté la construction de six nouveaux réacteurs nucléaires et envisage d'en lancer huit de plus.
"La Suède revient en force en tant que nation nucléaire. Le nucléaire est un élément essentiel si nous voulons nous éloigner des énergies fossiles et électrifier à la fois le secteur des transports et les industries lourdes tout en maintenant la compétitivité de nos pays", a déclaré Ebba Busch.
La lettre d'intention ne présage pas de la technologie qui sera choisie par ce pays pour ses nouvelles centrales. Les Etats-Unis, la Chine ou la Corée du Sud sont en mesure de proposer des offres concurrentes. Mais, dans tous les cas, cet "accord et la construction de nouveaux réacteurs en Suède vont bénéficier à la filière nucléaire française", a estimé Mme Pannier-Runacher. "La France a une avance dans le domaine du nucléaire qui fait qu'elle sera contributrice à tout projet en Europe", a-t-elle affirmé.
La ministre a souligné que cette coopération renforcerait également les capacités industrielles suédoises et européennes, y voyant une bonne nouvelle pour faire face aux pénuries de compétences et au défi de la formation de la filière après des décennies de sous-investissement.
L'accord franco-suédois intervient quelques jours après la fin de la 28e conférence de l'ONU sur le climat à Dubaï où le rôle du nucléaire dans la lutte contre le changement climatique a été reconnu pour la première fois.
Outre la France et la Suède, une douzaine de pays européens misent sur une relance du nucléaire pour assurer leur approvisionnement en électricité, dont la Finlande, les Pays-Bas, la Pologne et la Roumanie.