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L'énergie éolienne, offshore notamment, a encore besoin en France de réformes et de clarifications pour remplir ses nouveaux objectifs de développement, soulignent les professionnels de la filière qui ont publié mardi leur observatoire annuel.
Le secteur, avec plus de 1,5 gigawatt raccordé l'an dernier, proche du record de 2017, atteint désormais 15,8 GW de puissance installée, couvrant 6% de la consommation électrique française. "La filière a rempli ses objectifs", affirme Olivier Perot, président de France Energie Eolienne, qui rassemble les professionnels du secteur.
Au total, près de 8 000 éoliennes terrestres, réparties sur 1 380 parcs, jalonnent désormais le territoire, en particulier les Hauts-de-France et le Grand Est. Mais l'enjeu est de passer à 2 GW terrestres supplémentaires par an, pour atteindre l'objectif de 34 GW cumulés fixé pour 2028 par la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), la feuille de route énergétique de la France.
"Il faut accélérer, et on a besoin de mesures pour atteindre l'objectif de 2028", souligne Pauline Le Bertre, déléguée générale de France Energie Eolienne. Elle souhaite en premier lieu la publication de la PPE et que le gouvernement, qui a promis une hausse du rythme des appels d'offres pour l'éolien en mer d'1 gigawatt "d'ici à 2024", précise ce calendrier.
Les professionnels réclament aussi un raccourcissement des délais d'instruction et espèrent avancer dans les discussions avec l'aviation civile et l'armée sur la question des éoliennes de grande hauteur. Autres chantiers, l'harmonisation territoriale du déploiement et l'avenir des réseaux de raccordement.
"2018-19 a été une année charnière", se félicite Pauline Le Bertre. "Le travail sur la PPE, le +grand débat+, les marches pour le climat, les élections européennes, une prise de consciente grandissante des questions environnementales... l'éolien, et l'énergie en général, se sont retrouvés au coeur du débat".
"L'éolien est de plus en plus compétitif, les premiers projets marins avancent... La filière a répondu présent", ajoute-t-elle. "Pour l'éolien terrestre, on est sur un bon chemin, mais pour l'offshore, on est très en retard", précise-t-elle.
L'éolien, "premier employeur du secteur des renouvelables en France", est un vecteur d'emplois pérennes et non délocalisables, insiste notamment le rapport, qui recense plus de 18 000 emplois directs et indirects (+ 6,4% en 2018 par rapport à l'année précédente).