- AFP
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Le recours mondial au charbon a progressé de 2,6% en 2023 à un niveau record, selon des données de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) publiées mercredi au lendemain d'un nouveau record de chaleur planétaire attribué notamment à la combustion d'énergies fossiles comme le charbon.
La hausse de la consommation de charbon, surtout en Chine et en Inde, est d'abord due à la production d'électricité en forte expansion, relève le rapport.
La combustion du charbon pour produire de l'électricité ou alimenter l'industrie, émet dans l'atmosphère une large part du CO2 responsable du réchauffement des températures sur la planète.
La Chine à elle seule représente plus de la moitié de la consommation mondiale, note l'AIE. Et "une augmentation annuelle majeure de la demande d'électricité de la Chine, prévue à 6,5% en 2024, rend peu probable une baisse de la consommation de charbon du pays".
En Inde, cette consommation a "fortement augmenté" au premier semestre "en raison de la faible production hydroélectrique et d'une augmentation massive de la demande d'électricité due à des vagues de chaleur extrêmes et à une forte croissance économique".
Cette croissance de la demande indienne "devrait ralentir au second semestre, à mesure que les conditions météorologiques reviendront aux moyennes saisonnières", ajoute l'AIE.
A l'inverse, la production d'électricité à partir de charbon est en forte baisse en Europe, où elle a chuté de plus de 25% en 2023 et "devrait baisser presque autant cette année encore", selon l'AIE.
L'utilisation du charbon s'est également "considérablement contractée" aux Etats-Unis, mais une demande d'électricité plus forte et une moindre transition vers le gaz "menacent de ralentir cette tendance en 2024", prévient le rapport.
"Notre analyse montre que la demande mondiale de charbon devrait rester globalement stable jusqu'en 2025, sur la base des paramètres politiques actuels et des tendances du marché", résume Keisuke Sadamori, directeur Marchés et sécurité énergétique de l'AIE.
Les chiffres dévoilés mercredi par l'AIE s'inscrivent sur fond de records des hausses de température sur la planète en 2023 puis en 2024. Après une année 2023 inédite en terme de chaleur, juin 2024 a été le mois le juin le plus chaud jamais mesuré depuis le début des relevés en 1940, et lundi 22 juillet a été la journée la plus chaude jamais enregistrée, selon le réseau européen Copernicus.