Kérosène vert : un milliard d'euros d'investissement en projet dans les Vosges d'ici 2030

  • AFP
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Verso Energy a annoncé vendredi un projet d'implantation à Épinal d'une unité de production de carburants de synthèse verts pour l'aviation, avec un investissement d'un milliard d'euros d'ici à 2030, en plus de trois autres dossiers ailleurs en France.

Ce projet, pour lequel une promesse d'achat d'un terrain a été signée fin juin, doit pouvoir créer "250 emplois directs et indirects", a annoncé le directeur général de l'entreprise française, Antoine Huard, lors d'un point de presse.

Il s'inscrit dans un plan de construction de quatre unités en France avant la fin de la décennie, avec des sites prévus à Tartas (Landes), Saillat-sur-Vienne (Haute-Vienne) et près de Rouen, a précisé M. Huard, évoquant des investissements d'un "montant comparable" aboutissant à un "total de 4 milliards d'euros".

Les carburants durables d'aviation (CDA) sont produits à partir de ressources non fossiles, contrairement au kérosène auquel ils ont vocation à se substituer en partie.

A Epinal, Verso Energy prévoit de les produire par association d'hydrogène obtenu par électrolyse (eau et électricité) et de C02 "émis à partir de biomasse par les industriels voisins", en premier lieu le papetier Norske Skog.

Ses projets de Tartas et Saillat-sur-Vienne reposent également sur la proximité avec des papeteries.

Jeune entreprise créée en 2020 par Antoine Huard et Xavier Caïtucoli, ancien propriétaire de Direct Énergie, Verso Energy estime être en capacité de trouver les débouchés et les financements pour ses projets.

D'une part, le règlement européen "ReFuelEU Aviation" de 2023 va imposer l'incorporation de CDA progressivement jusqu'à 35% en 2050 dans le carburant mis à disposition des compagnies aériennes dans les aéroports de l'UE.

La proportion initiale de 1,2% en 2030 "est petite" mais représente "déjà de grandes quantités", si bien que "la question dès 2030 n'est pas le risque de produire trop avec quatre sites mais pas assez, avec pour conséquence l'importation plutôt que la production en France", a plaidé M. Huard.

D'autre part, Verso Energy peut s'appuyer sur les 2,5 milliards d'euros de revente par Xavier Caïtucoli de Direct Énergie à TotalEnergies en 2018, et sur 50 millions d'euros levés directement par la société.

"Ce montant permet de financer la phase actuelle des études", avant de "se tourner vers les banques" pour les investissements de production "quand il en sera temps", selon M. Huard.LyS

Commentaires

ant

Comme tous les projets de Power-to-X de Verso, d'Elyse, de Qair, d'H2V et des autres en France, ce sont des projets. Ces développeurs sécurisent les terrains, font le développement administratif préliminaire, quelques plans (lorsqu'ils choisissent l'EPC...) mais évidemment ne financent pas la construction ni les premières opérations ! Donc encore un n-ème projet non financé à ce stade, avec des interrogations quant au cadre réglementaire, les appels d'offres promis en 2024 n'ont finalement pas eu lieu, et, avec la dissolution, l'hydrogène français est dans une impasse, alors que ça avance en Espagne et en Scandinavie.

Guydegif(91)

« … l'incorporation de e-SAF progressivement jusqu'à 35% en 2050 dans le kérozène … »
La proportion initiale de 1,2% en 2030 "est petite"…. !!!!
Oui, 1,2% est petit ! Trop petit ! Un % un peu plus ambitieux pour 2030 s’impose !
YA+KA
Slts
Guy

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