Kazakhstan : un référendum prévu à l'automne sur la première centrale nucléaire d'Asie centrale

  • AFP
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Le Kazakhstan, plus gros producteur mondial d'uranium, a annoncé jeudi la tenue d'un rare référendum cet automne sur la construction de la première centrale nucléaire d'Asie centrale, région où l'Ouzbékistan et le Kirghizstan ont des projets similaires.

40% de la production mondiale d'uranium

"Le développement économique est impossible sans un approvisionnement énergétique stable, c'est pourquoi j'ai demandé d'étudier la question de la construction d'une centrale nucléaire. Le référendum aura lieu cet automne", a déclaré le président Kassym-Jomart Tokaïev à l'occasion de la "journée des journalistes".

M. Tokaïev, qui a précisé que la date exacte serait décidée ultérieurement, avait déjà annoncé en septembre dernier un référendum d'ici fin 2023 au Kazakhstan, qui fournit plus de 40% de l'uranium mondial et l'exporte notamment vers la France.

Malgré leurs immenses ressources naturelles, convoitées par les grandes puissances sur fond de contestation de l'influence traditionnelle de la Russie, les ex-républiques soviétiques d'Asie centrale n'arrivent pas à subvenir à leurs besoins énergétiques croissants.

4 pays en course pour la production (dont la France)

En cas d'adoption du référendum, probable dans un pays où M. Tokaïev avait élu à plus de 81% lors de la présidentielle de 2022, quatre pays sont en course pour construire le réacteur : la France, avec EDF, mais aussi la Chine, la Russie et la Corée du Sud.

En Ouzbékistan voisin, le président russe Vladimir Poutine et son homologue ouzbek Chavkat Mirzioïev ont réitéré fin mai leur volonté de construire des centrales nucléaires de faible puissance de technologie russe (avec l'entreprise Rosatom) en plus d'une centrale nucléaire classique.

Des discussions semblables pour construire des mini-réacteurs nucléaires avec la Russie sont en cours au Kirghizstan, qui a levé mi-juin l'interdiction d'exploitation de l'uranium dans l'espoir de relancer une économie fragilisée.

Mais en Asie centrale, la question du nucléaire reste sensible en raison du lourd passé d'extraction d'uranium sous l'Union soviétique, avec des sites toujours pollués malgré des opérations de décontamination.

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