« Inimaginable » : quand l'Autriche compte à nouveau sur le charbon (en cas « d'urgence »)

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Les derniers morceaux de charbon ont quitté la centrale il y a quelques mois à peine. Il va falloir désormais en racheter : face au gaz russe qui manque, le gouvernement autrichien a décidé de rouvrir le site.

"Jamais je n'aurais imaginé que nous redémarrerions l'usine", confie Peter Probst, soudeur de 55 ans, encore sous le choc de l'annonce. "C'est vraiment triste d'être aussi dépendant du gaz", souffle-t-il lors d'une visite des lieux, dans la commune de Fernitz-Mellach (sud). Il montre un vaste terrain vide. De petits moineaux sautillent dans des flaques, vestiges d'un orage de la veille, des fleurs jaunes apparaissent çà et là.

Avant la fermeture au printemps 2020, tout un symbole pour un pays visant 100% d'électricité d'origine renouvelable d'ici 2030, 450 000 tonnes de charbon y étaient stockées.

Au milieu d'un paysage bucolique, parsemé de champs de maïs et de citrouilles, avec au loin la ville de Graz, se dresse la cheminée blanche et rouge. À l'intérieur, les murs sont noirs, la poussière reste accrochée aux portes et aux rambardes. Les araignées ont pris leurs aises, tissant leurs toiles sur les convoyeurs à bande auparavant utilisés pour transporter le charbon.

Si les autres centrales d'Autriche ont déjà été démantelées, celle-ci est quasi intacte et peut être prête dans "quatre mois environ", selon Christof Kurzmann-Friedl, responsable du site exploité par le fournisseur Verbund. Juste à temps pour aborder l'hiver.

Solution d'urgence

De l'Allemagne aux Pays-Bas, le charbon, en net déclin en Europe au nom de la lutte contre le changement climatique, connaît un regain d'intérêt devant la baisse des livraisons de gaz russe et le risque de pénurie en Europe. Une tendance qui suscite l'inquiétude des défenseurs de l'environnement.

Dans le cas de l'Autriche, il s'agit d'une mesure qui ne sera mise en œuvre qu'en cas "d'urgence", a rappelé lundi devant la presse étrangère le chancelier conservateur Karl Nehammer, une semaine après avoir pris cette décision en concertation avec ses partenaires écologistes. "Cela montre à quel point nous vivons une période extraordinaire", a-t-il justifié.

En cas de problème d'approvisionnement, cette centrale d'une puissance de 230 mégawatts prendrait le relais de l'usine adjacente fonctionnant au gaz, qui fournit actuellement du chauffage aux 300 000 habitants de Graz, explique M. Kurzmann-Friedl.

Il prévient cependant que la tâche ne sera pas facile. Il faut d'abord "moderniser" le site, embaucher du personnel supplémentaire "doté du savoir-faire" et surtout trouver suffisamment de charbon. Celui-ci venait en général du bassin minier de Silésie, en Pologne, mais "maintenant il faudra se le procurer" dans des contrées plus lointaines et à un prix bien plus élevé qu'en 2020, prévient le responsable.

Dans l'opposition, les critiques ont fusé, les sociaux-démocrates fustigeant "un acte de désespoir des Verts". "La prochaine étape sera-t-elle la réactivation de Zwentendorf", ont ironisé les partis, en référence à l'unique centrale nucléaire du pays, qui devait entrer en service en 1978. Finalement, l'Autriche a interdit l'atome et elle n'a jamais fonctionné.

Commentaires

Serge Rochain
Nous même ne nous gênerons pas, malgrès ce si merveilleux nucléaire qui devait nous fournir une énergie à foison au tarif le plus bas mais incapable de fournir la moitié du besoin même en été maintenant.
studer
Cher M. Rochain, La France compte 56 réacteurs nucléaires depuis que l'alliance rose/vert a coûté 2 réacteurs de Fessenheim aux électeurs français. 12 d'entre eux (loin de la moitié !!!) sont malheureusement arrêtés pour contrôles et réparation éventuelle de points de corrosion constatés sur certaines soudures. Les autres sont "normalement" à l'arrêt, car il ne vous a pas échappé que nous sommes en été, et qu'en cette période EDF procède habituellement à la maintenance de ses réacteurs. Ce qui fait que cet aléa exceptionnel nous coûte 12/56 soit 20 % d'électricité nucléaire pendant quelques mois. Ennuyeux, mais après réparation on retrouvera tout le potentiel du parc nucléaire, d'autant que toutes les 56 tranches nucléaires seront révisées voire pour certaines améliorées (grand carénage). C'est quand même moins pire que l'éolien qui peut à tout moment perdre 100 % de sa capacité, il suffit d'un anticyclone... La solution ? sûrement pas de construire beaucoup plus d'éoliennes, car quand il n'y a pas de vent, il n'y a toujours pas d'électricité. En revanche, construisons 20 % de réacteurs de plus que le strictement nécessaire, pour avoir une marge en cas d'aléa comme celui que l'on rencontre aujourd'hui, et on ne risquera plus la pénurie. Et si comme c'est probable il n' y a pas d'aléa, ces réacteurs seront les bienvenus pour exporter à prix d'or notre électricité nucléaire française, aux allemands par ex., surtout quand il n'y aura pas de vent en Europe !! Sauf évidemment si nos voisins ont conservé tout leur charbon (beurk !)
Serge Rochain
Sauf que cette moitié du parc avait déjà les bras en croix quand il gelait et que l'on importait en masse de l'Allemagne (ce que l'on continue à faire même la nuit, maintenant. Et vous voulez faire croire à qui que pendant que 12 réacteurs sont en panne reconnue, il y en a 15 autres simultanément en maintenance.... vous me prennez vraiment pour un imbécile ! Pour ce qui concerne vos anticyclones mettez surtout des éoliennes si vous voulez profiter du vent ! Ce n'est pas en regardant le produit de l'éolien que vous saurez autre chose que s'il y a du vent dans les hauts de France et le Grand Est puisque ces deux régions qui a éllés deux ne représente que 16% de la surface du territoire totalisent 61% des éoliennes du pays. Alors si c'est pour sortir de telles énormitées approuvées par Flucheres vous faites une sacré bande de naIfs, à moins que ce ne soit de la bétise dogmatique, ce qui me semble bien plus probable.
Jean FLUCHERE
Totalement d'accord avec Studer. Je connaissais un inspecteur général de l'Education Nationale qui soulignait en rouge les fautes d'orthographe vues dans les lettres adressées par les professeurs. Il aurait souligné "malgrès".
Ravon
Le 29 juin à 10 h . Electricty.map.org , site danois, nous donne : 72 % de production en renouvelable et bas carbone. Difficile de faire mieux car il faut une réserve pour l'intermittence. Le vent est à 10 km/h , il fait beau à Copenhague. Intensité carbone 236 g ! France 65 g avec 91% de bas carbone et 26 % de renouvelable. Il faut suivre le site jour par jour et regarder le bilan annuel en production. Preuve en est que Studer a fondamentalement et mathématiquement raison et que Mr Rochain fait de la propagande. " Il suivait son idée ,c'était une idée fixe, il était surpris de ne pas avancer " ( A Allais)

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