- AFP
- parue le
La centrale électrique à charbon indonésienne de Suralaya, située à une centaine de km de Jakarta, a rétabli presque entièrement sa capacité malgré les critiques des défenseurs de l'environnement, a annoncé vendredi à l'AFP l'opérateur.
Cette centrale avait réduit de près de moitié sa production à partir du 29 août pour lutter contre la pollution alors que l'Indonésie s'apprêtait à accueillir du 3 au 7 septembre les dirigeants de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (Asean) en sommet à Jakarta.
Or, trois jours après le sommet, la centrale de Suralaya avait rétabli sa capacité presque entièrement sur ordre de PT Perusahaan Listrik Negara (PLN), l'entreprise publique qui a le monopole de la distribution d'électricité en Indonésie, selon l'opérateur de la centrale.
"Dès le 10 septembre, nous avons reçu l'ordre du centre de contrôle de PLN de revenir dans le réseau (au niveau précédent) afin de pouvoir maintenir la fiabilité de l'approvisionnement électrique", a déclaré Irwan Edi Syahputra Lubis, responsable de PT PLN pour la gestion de la centrale.
Malgré les protestations de mouvements de protection de l'environnement, les autorités indonésiennes ont prévu d'agrandir encore cette centrale pour la porter au total à dix unités, contre huit actuellement.
Les deux nouvelles unités, Java 9 et 10 "devraient causer des milliers de morts prématurées et contribuer à l'émission de plus de 250 millions de tonnes de CO2 dans l'atmosphère", selon Inclusive Development International.
Le projet d'extension intervient alors que l'Indonésie s'est engagée à ne plus construire de nouvelles centrales à charbon à partir de 2023 pour atteindre la neutralité carbone en 2050. La production électrique repose en grande partie sur des centrales à charbon dont le pays est gros producteur.
Le coût de l'extension de la centrale de Suralaya est estimé à 3,5 milliards de dollars USD (3,26 mds EUR) dont 2 mds USD financés par des fonds publics sud-coréens et le solde par des banques.