Inauguration du parc éolien de Fécamp : déplacement annulé d'Emmanuel Macron

  • AFP
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Emmanuel Macron était attendu mercredi après-midi à Fécamp pour inaugurer le troisième parc français d'éoliennes en mer censé démontrer que l'exécutif a mis l'accélérateur sur les énergies renouvelables. Ce déplacement a toutefois été annulé en raison de la situation actuelle en Nouvelle-Calédonie.

La politique énergétique définie à Belfort en 2022

Le chef de l'Etat devait profiter de cette visite pour dévoiler le lauréat d'un des appels d'offres en cours, portant sur un parc d'éolien flottant d'une puissance de 250 mégawatts au sud de la Bretagne, une technologie encore en développement pour installer des sites plus au large.

Cette étape en Seine-Maritime s'inscrivait dans un double déplacement normand : jeudi matin, il devait assister à Flamanville, dans la Manche, à la fin du chargement d'uranium du premier EPR français en vue du démarrage, avec douze ans de retard, du plus puissant réacteur nucléaire du pays.

À moins de quatre semaines des élections européennes très difficiles pour son camp, Emmanuel Macron entend défendre sa politique énergétique définie à Belfort en 2022, qui mise à la fois sur le développement des renouvelables et la relance de l'atome.

"C'est positif que le président souligne que les énergies renouvelables sont tout aussi importantes que le nucléaire", estime Andreas Rüdinger, de l'Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri).

Selon cet expert de la transition énergétique, "même si la France revendique de marcher sur ses deux jambes, il ne faut pas se tromper sur les défis à venir : l'électrification prévue d'ici 2035 (...) dépendra en premier lieu de la capacité à accélérer le développement de toutes les filières d'énergies renouvelables (éolien offshore, terrestre et photovoltaïque)".

Alimenter 700 000 Français

Bastien Cuq, responsable énergie du Réseau Action Climat, se réjouit aussi de ce soutien à l'éolien offshore, mais appelle à ne pas "laisser tomber l'éolien terrestre", qui a "besoin d'un important soutien face aux attaques", car cela reviendrait à "menacer la sécurité d'approvisionnement".

Il déplore par ailleurs le fait que la "sobriété énergétique", une des priorités de l'an dernier, semble aujourd'hui "portée disparue dans la communication gouvernementale".

L'exécutif estime que l'envolée des prix de l'énergie et la guerre en Ukraine ont validé ces choix qui font de la France, plaide-t-il, un des pays d'Europe les plus indépendants de l'extérieur en la matière.

Le parc de Fécamp, où 71 éoliennes ont été installées et qui fonctionnera à 100% au cours de l'été pour une puissance d'environ 500 MW, est l'un des trois terminés avec ceux de Saint-Brieuc et Saint-Nazaire. Il doit permettre d'alimenter près de 700 000 Français.

Une dizaine d'autres parcs éoliens offshore en construction ou prévus

Une dizaine d'autres sont en construction ou prévus, et un énorme appel d'offres doit être lancé en 2025 pour une puissance de 10 gigawatts supplémentaires à l'horizon 2035 - soit l'équivalent de la consommation électrique annuelle de 10 millions de foyers.

Début mai, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire avait reconnu un "retard à l'allumage" en matière d'éolien en mer, tout en réaffirmant l'objectif gouvernemental : passer de 1,5 GW en 2024 à 18 GW en 2035 et 45 GW en 2050 (soit une cinquantaine de parcs).

La fin du chargement d'uranium dans les cuves de l'EPR est prévue jeudi et EDF espère voir sa nouvelle tranche produire de l'électricité à partir de l'été, pour une facture totale estimée par l'électricien à 13,2 milliards d'euros. Cette opération a débuté une semaine plus tôt.

Regardant la mer, sur la pointe du Cotentin, le réacteur de 1 600 MW qui permettra d'alimenter près de trois millions de ménages sera le plus puissant du parc nucléaire français qui en comptera désormais 57.

À l'heure où le gouvernement veut construire jusqu'à 14 réacteurs en France, c'est une étape majeure pour la filière qui veut tourner la page d'un chantier laborieux de 17 ans, émaillé de multiples problèmes et de surcoûts colossaux.

Commentaires

Dnour

Quid du rachat partiel des turbines Arabelle annoncé à Belfort durant la campagne présidentielle de 2022 ?

bob

Avez-vous une source officielle qui confirme cela? Le rachat a été reporté en fin 2023 et cela patine à fond entre les gouvernements depuis. Du coté de Belfort, se n'est pas fait.

lacressonniere

"C'est positif que le président souligne que les énergies renouvelables sont tout aussi importantes que le nucléaire", estime Andreas Rüdinger, de l'Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri).
encore un lobbyiste qui ne voit que ses propres intérêts. Nous savons pertinemment, et tous les vrais experts scientifiques le confirment, nous ne pourrons pas continuer à vouloir toujours plus d'énergie si nous ne comptons que sur une dominance des ENr.

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