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La Commission européenne a autorisé jeudi Berlin et Paris à accorder respectivement 2 milliards et 850 millions d'euros d'aides publiques aux aciéristes Thyssenkrupp et ArcelorMittal pour financer des projets de décarbonation de leur production grâce à l'hydrogène.
L'institution a "autorisé la subvention directe de 550 millions d'euros et le (...) paiement conditionnel d'un montant maximal de 1,45 milliard d'euros accordés par l'Allemagne pour aider ThyssenKrupp", et "une mesure française d'un montant de 850 millions d'euros pour ArcelorMittal France", selon un communiqué.
Ces paquets d'aides visent à "décarboner la production d'acier" grâce à "l'hydrogène", sur le site français d'ArcelorMittal à Dunkerque (nord), et l'aciérie allemande de Thyssenkrupp à Duisburg (ouest), parmi les plus importants de ce type en Europe.
A Dunkerque, le projet d'ArcelorMittal devrait permettre d'éviter la libération d'environ 70 millions de tonnes de dioxyde de carbone sur le cycle de vie du projet, d'une durée de 15 ans, selon la Commission.
La décarbonation du site de Duisburg par Thyssenkrupp empêchera de son côté l'émission de 3.5 millions de tonnes de CO2 par an, permettant d'apporter "une importante contribution pour atteindre [ses] objectifs climatique en Allemagne et en Europe", selon le groupe.
Sans cette aide, le site de Duisburg, qui embauche plusieurs milliers de salariés, était en danger, avait prévenu le groupe, qui disait ne pas disposer de suffisamment de moyens financiers pour mener seul cette transformation.
Le ministre de l'Économie allemand Robert Habeck avait rendu visite mi juin aux salariés de l'usine, à qui il avait promis que "l'acier vert made in Germany est possible".
Fin 2022, la Commission avait donné son feu vert à l'Allemagne pour une subvention d'1 milliard d'euros au groupe allemand Salzgitter pour un projet de décarbonation de sa production d'acier dans le pays.
L'hydrogène vert, qui permet de stocker de l'électricité renouvelable, est la piste privilégiée pour décarboner le polluant secteur de l'acier, qui doit devenir neutre en carbone d'ici 2030, selon les objectifs de l'UE.
La Commission y a donc consacré un projet important d'intérêt européen commun (IPCEI), permettant de lever certaines règles européennes en matière d'aide d'État pour soutenir ce secteur.
Le temps pris pour l'autorisation irrite toutefois les entreprises.
ArcelorMittal avait appelé en novembre dernier Bruxelles à donner plus "rapidement" son feu vert.