Hydroélectricité : le Népal va exporter de son électricité au Bangladesh, via l'Inde

  • AFP
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En pleine frénésie de construction de barrages sur ses rivières de l'Himalaya, le Népal va vendre de l'électricité au Bangladesh, qu'il va exporter via l'Inde.

9,2 millions de dollars par an

Un accord signé jeudi prévoit que le Népal exporte 40 mégawatts d'électricité vers le Bangladesh de la mi-juin à la mi-novembre, pendant cinq ans.

L'électricité sera d'abord transmise à la ligne à très haute tension indienne Dhalkebar-Muzaffarpur, l'équivalent étant ensuite envoyé au Bangladesh. Le Népal devrait ainsi gagner environ 9,2 millions de dollars par an, a déclaré Chandan Kumar Ghosh, porte-parole de l'Autorité népalaise de l'électricité (NEA), lors de la signature du contrat.

Le Népal, qui vend déjà de l'électricité à son grand voisin indien, dispose actuellement d'une capacité installée de plus de 3 200 mégawatts provenant de plus de 150 centrales hydroélectriques, avec plus de 200 autres installations en construction.

Une capacité potentielle de 72 GW

Certaines études estiment que le pays himalayen pourrait avoir une capacité potentielle totale de 72 000 mégawatts, soit plus de 22 fois la capacité installée actuelle.

D'après l'Agence internationale de l'énergie (AIE), quatre Népalais sur cinq n'avaient pas accès à l'électricité au tournant du siècle, mais une frénésie de construction de barrages a depuis permis de connecter la quasi-totalité des 30 millions d'habitants au réseau. Les défenseurs de l'environnement critiquent toutefois la précipitation du Népal à développer son potentiel hydroélectrique, affirmant que la sauvegarde de l'environnement est parfois ignorée.

Le gouvernement de Katmandou a approuvé cette année une nouvelle politique autorisant la construction de nouveaux barrages qui pourraient affecter des zones auparavant protégées, notamment des forêts, des réserves naturelles et des habitats des tigres.

Les projets hydroélectriques du Népal sont également menacés par les inondations et les glissements de terrain, qui sont déjà courants et dont la fréquence et la gravité augmentent en raison du changement climatique. Plusieurs centrales hydroélectriques ont d'ailleurs été endommagées par de graves inondations la semaine dernière, les dégâts s'élevant à plus de 18 millions de dollars selon le ministère népalais de l'Energie.

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