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Un groupement d'entreprises comprenant les géants des hydrocarbures britannique BP et français TotalEnergies a annoncé vendredi avoir attribué 4 milliards de livres (4,68 milliards d'euros) de contrats pour un projet de construction d'une centrale électrique au gaz avec captage de carbone, une technologie controversée.
Les deux coentreprises en charge du projet, dans lesquelles le norvégien Equinor est aussi associé, "ont sélectionné des entrepreneurs pour des contrats d'ingénierie, d'approvisionnement et de construction d'une valeur combinée d'environ 4 milliards de livres", selon un communiqué.
Le projet vise à construire dans la région du Teesside (nord-est de l'Angleterre) "l'une des premières centrales électriques au gaz à échelle commerciale au monde avec captage du carbone", avec l'objectif de capter jusqu'à 2 millions de tonnes de CO2 par an, et s'inscrit dans le cadre de l'objectif du Royaume-Uni d'atteindre la neutralité carbone en 2050.
La technologie du captage de carbone consiste à piéger le CO2 généré par des usines ou centrales thermiques à gaz ou biomasse, notamment pour le séquestrer dans des réservoirs géologiques de façon permanente. Mais son efficacité est contestée par des ONG écologistes et certains experts.
Parmi les entreprises sélectionnées dévoilées vendredi figurent notamment les français Technip Energies et Alcatel Submarine Networks, l'américain GE Vernova, une filiale du japonais Marubeni-Itochu Steel ou encore Liberty Steel, propriété du magnat de l'acier Sanjeev Gupta.
L'attribution finale des contrats est soumise à des autorisations réglementaires et des décisions finales d'investissement, notamment du gouvernement britannique, précise le communiqué.
Les entreprises du secteur pétro-gazier et les industries énergivores vantent les technologies de captage et stockage du carbone pour réduire leurs émissions de CO2 responsables du changement climatique.
Dans le monde, le nombre de projets de captage du carbone dans les tuyaux a presque triplé en 2021 et a encore presque doublé depuis, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE).
Mais l'Agence préconise de réduire à la base les émissions de CO2, mettant en garde contre le recours à ces technologies de captage "chères" et encore "non éprouvées à grande échelle".
Le gouvernement britannique avait annoncé mardi son intention de construire de nouvelles centrales électriques au gaz au nom de la sécurité énergétique, une décision critiquée comme un nouveau coup de frein aux ambitions climatiques de Londres.
Londres a récemment reporté plusieurs mesures phares dans la lutte contre le changement climatique, comme l'interdiction de la vente de voitures thermiques neuves, de 2030 à 2035.
Jeudi, le gouvernement britannique a aussi reporté d'un an, à avril 2025, un mécanisme destiné à doper les installations de pompes à chaleur.