Gaz : la Transdniestrie décline l'aide européenne pour une alternative russo-hongroise

  • AFP
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La Transdniestrie, région séparatiste prorusse de Moldavie en pleine crise énergétique depuis l'arrêt des livraisons par Gazprom, a rejeté la nouvelle offre européenne, préférant une alternative hongroise prise en charge financièrement par la Russie.

Nouvelle aide européenne de 60 millions d'euros soumise à conditions

"Le gaz sera désormais fourni par une société hongroise" payée par un intermédiaire à Dubaï avec l'accord de la Moldavie, a déclaré lundi sur Telegram le dirigeant de la région séparatiste Vadim Krasnosselski. Cet approvisionnement "a été rendu possible grâce au soutien financier et logistique de la Russie", a-t-il ajouté, alors que Budapest reçoit la majeure partie de son approvisionnement en gaz russe via Turkstream.

Début février, la Moldavie avait commencé à transporter du gaz acheté en urgence pour chauffer les habitants de Transdniestrie avec un apport de 30 millions d'euros de l'Union européenne (UE), une première pour ce territoire tourné vers Moscou.

L'accord permettait de tenir une dizaine de jours. L'UE avait ensuite mis sur la table une deuxième offre portant sur 60 millions d'euros mais soumise à des conditions concernant les libertés et les droits humains dans la région, ce que Tiraspol a refusé.

"Si la solution que le régime a choisie ne résout pas le problème à long terme", nous "autoriserons toutefois ce transit et ne laisserons pas les gens mourir de froid", a commenté le Premier ministre moldave Dorin Recean, affirmant que les sociétés en Hongrie et à Dubaï, MET Gas and Energy Marketing et JNX General Trading, étaient en règle.

Peur russe de « perdre le contrôle »

"L'offre de l'UE était une solution pour libérer le territoire du chantage et de l'instabilité énergétique" mais "la Russie ne lui permettra pas d'accepter l'aide européenne de peur de perdre le contrôle" du territoire, a-t-il ajouté. Chisinau a demandé aux séparatistes de "faire preuve d'ouverture" en échange, en libérant entre autres des "prisonniers politiques" et en "maintenant la télévision publique moldave", diffusée seulement depuis peu dans la région.

La Transdniestrie a fait sécession à l'issue d'une guerre en 1992, après l'effondrement de l'URSS. Le géant russe Gazprom l'approvisionnait gratuitement en gaz, pour soutenir les séparatistes face à Chisinau. Mais le 1er janvier, les livraisons via l'Ukraine ont cessé en raison de l'expiration du contrat de transit entre Kiev et Moscou.

Gazprom a refusé de recourir à d'autres itinéraires, invoquant un litige financier autour du montant de la dette à régler par la Moldavie. La Moldavie dénonce une nouvelle manœuvre de déstabilisation du Kremlin, qui voit d'un mauvais œil le virage pro-européen engagé par la présidente Maia Sandu, au pouvoir depuis fin 2020.

Si le reste du pays s'est affranchi du gaz russe depuis l'invasion de l'Ukraine voisine, il recevait toujours une part importante de son électricité via une centrale thermique à gaz située en Transdniestrie. Depuis le début de la crise, il en importe de Roumanie, avec pour conséquence un quasi doublement du prix pour les ménages.

Commentaires

ant
Finalement, si la Moldavie ne paie pas, qui va payer ? Soutien financier russe, donc la Russie va offrir son gaz à la Transniestrie, donc c'est un mauvais coup pour Moscou qui va devoir passer à la caisse.

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