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Le groupe TotalEnergies a indiqué mercredi que le redémarrage du méga-projet gazier Mozambique LNG, suspendu depuis 2021 après une attaque jihadiste, était toujours subordonné au rétablissement de la "sécurité" dans la région du Cabo Delgado et à la levée de la "force majeure".
Le groupe répondait à un article du Financial Times affirmant que la major française avait "encore retardé" la reprise du projet, compte tenu de problèmes de sécurité et d'incertitudes politiques dans ce pays, ce que TotalEnergies n'a pas confirmé.
"La priorité est de rétablir la paix et la sécurité dans le Cabo Delgado et de lever la force majeure", a indiqué TotalEnergies dans une déclaration au Financial Times confirmée à l'AFP.
Le groupe avait suspendu ce projet d'exploration de gaz en avril 2021 et déclaré une situation de force majeure après une attaque jihadiste survenue à quelques kilomètres du site, dans la province du Cabo Delgado. La force majeure permet à un signataire de contrat de se libérer de ses obligations en cas d'événement imprévisible et insurmontable.
TotalEnergies a une participation de 26,5% dans ce projet d'un montant d'investissement de 20 milliards de dollars, qui vise surtout des clients en Asie, au côté notamment de partenaires mozambicains ou du japonais Mitsui (20%).
Le PDG de TotalEnergies Patrick Pouyanné avait évoqué une relance du projet pour le début d'année 2024. Puis devant des investisseurs en octobre, il avait indiqué que l'objectif d'un démarrage de la production en 2029 était "lié au redémarrage du projet d'ici la fin de l'année" (2024). S'il avait relevé des "progrès sur le terrain" en matière de sécurité, il avait aussi indiqué attendre le "feu vert" de trois agences de crédits pour son financement.
Le PDG avait également indiqué qu'il prévoyait de rencontrer le président du Mozambique à l'issue de l'élection, fin octobre, une rencontre qui n'a toujours pas eu lieu. Le président Daniel Chapo dont l'élection a été vivement contestée, a été investi le 15 janvier, après des semaines de manifestations violentes qui ont fait plus de 300 morts selon une ONG locale.
Riche en gisements gaziers, la province du Cabo Delgado, face à l'océan Indien, est la cible d'attaques par des groupes jihadistes affiliés au groupe État Islamique depuis 2017.
En septembre, Politico a relayé des accusations d'exactions commises par des soldats chargés de protéger le site de la filiale de TotalEnergies Mozambique LNG après l'attaque de 2021. La filiale a répondu n'avoir "pas identifié d'informations ou de preuves susceptibles de corroborer les allégations d'abus et de torture formulées dans l'article de Politico".
Une coalition de 126 ONG, qui avait écrit à 31 institutions financières, a dénoncé mercredi le fait qu'aucune "n'a accepté d'appeler publiquement à une enquête internationale indépendante sur le massacre présumé de civils", selon un communiqué de plusieurs ONG dont Urgewald et les Amis de terre.
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