Gaz : la filière française prévoit une baisse de 30% de la consommation d'ici 2035 mais espère un « maintien du nombre de clients »

  • AFP
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Moins mais mieux : les acteurs français du gaz prévoient une baisse de 30% de la consommation de gaz en France d'ici 2035, avec en parallèle une augmentation significative de la part de gaz renouvelable, selon une étude prospective publiée jeudi.

Une croissance exponentielle du gaz renouvelable

Le but est de limiter les émissions de CO2, conformément au programme européen "Fit for 55", qui vise à réduire les rejets de gaz à effet de serre d'au moins 55% d'ici à 2030 par rapport au niveau de 1990. "Pour atteindre les objectifs climatiques, les actions de sobriété, d'efficacité énergétique doivent s'intensifier", a plaidé Laurence Poirier-Dietz, directrice générale de GRDF, principal opérateur de la distribution du gaz en France, en rappelant que parallèlement, il faudrait "verdir l'énergie".

Sur ce point, le scénario table sur une croissance exponentielle de la production de gaz renouvelable (non fossile). Alors que la capacité de production est aujourd'hui de 12,5 térawattheures (TWh), elle passerait à 60 TWh en 2030, puis 120 TWh en 2035. 

Conjuguée à une baisse de la consommation globale de gaz, cette progression du gaz vert (-80% d'émissions de gaz à effet de serre par rapport au gaz naturel, selon le cabinet Carbone 4) porterait sa part dans la production totale de gaz de moins de 5% aujourd'hui à 20% en 2030, puis 40 voire 45% en 2035.

Comment a évolué le prix du gaz en France depuis 10 ans ?

De près de 400 TWh en 2023 à 282 TWh en 2035

Cette accélération s'explique principalement par deux facteurs, selon Mme Poirier-Dietz : un effet retard du biométhane, principal gaz renouvelable, lié à un tarif réglementé d'achat longtemps trop bas, et qui a été réévalué depuis, et la publication en juillet du décret réglementant les certificats de production de biogaz, un nouveau mécanisme de financement des projets.

La filière pousse aussi l'essor de modes de production encore frémissants, dont la pyrogazéification et la gazéification hydrothermale (respectivement biomasse sèche et biomasse humide converties en gaz par un processus à haute température). Pour la pyrogazéification, Mme Poirier-Dietz a souligné que l'appel à projets n'avait pas encore été édité.

S'agissant de la consommation, alors que le pays a consommé près de 400 TWh de gaz en 2023, le rapport table sur une consommation de 321 TWh en 2030 et de 282 TWh en 2035, "essentiellement par des actions d'efficacité énergétique et de sobriété", selon Dominique Mockly, PDG de Teréga, gestionnaire du réseau de gaz dans le sud-ouest du pays.

Sur ce point, Mme Poirier-Dietz a rappelé la mise en place par GRDF de "compteurs communicants" chez ses 11 millions de clients, qui doivent permettre de "mieux connaître les consommations" et de proposer des solutions pour mieux les maîtriser.

Toutefois, si le scénario table sur une baisse des consommations, il plaide pour un "maintien du nombre de clients", faute de quoi le coût des infrastructures ferait exploser les factures.

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