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EDF a obtenu un nouveau délai pour la fermeture de la centrale de Fessenheim, promesse présidentielle de François Hollande, à l'issue d'un conseil d'administration qui a toutefois clarifié le calendrier sur l'arrêt formel de l'installation, a-t-on appris de sources concordantes. Contrairement à ce que souhaitait le gouvernement, le décret qui entérinera la demande ne pourra pas être pris avant la fin du mandat de François Hollande et probablement pas avant courant 2018.
Selon la délibération adoptée par le conseil d'administration de l'électricien, la demande d'abrogation, préalable à ce décret, sera adressée à l'Etat par EDF, "dans les six mois précédant" la mise en service de l'EPR de Flamanville, prévue à l'horizon 2019, ont détaillé des sources concordantes.
Cet engagement sera acté "juridiquement dans les prochains jours", a déclaré à l'AFP la ministre de l'Energie Ségolène Royal, qui s'est réjouie d'une "bonne décision", "au caractère irréversible".
Celle-ci permet de franchir une nouvelle étape vers la fermeture de la centrale de Fessenheim, la doyenne des centrales françaises, réclamée de longue date par les écologistes mais à laquelle s'opposent notamment les salariés du groupe, qui dénoncent l'impact sur 2 000 emplois directs et indirects. Plusieurs centaines de salariés - entre 350 et 450 de source policière - s'étaient rassemblés devant le siège de l'électricien pour s'opposer à la fermeture de la centrale.
La délibération entérine également le caractère "irréversible et inéluctable" de la fermeture de la centrale, selon les sources concordantes. Les six administrateurs salariés ont voté contre cette délibération et les six administrateurs indépendants, dont le PDG du groupe Jean-Bernard Lévy qui a une voix prépondérante en cas d'égalité ont voté pour, a indiqué une autre source. Les six administrateurs représentant l'Etat n'ont pas pris part au vote, en raison d'un conflit d'intérêt, puisque l'Etat est actionnaire à plus de 83% de l'électricien.
Ce vote a été obtenu sous la forte pression du gouvernement et marque un nouveau compromis entre l'Etat, le groupe et certains administrateurs qui étaient frileux pour engager avant l'élection présidentielle une procédure de fermeture, alors que ce sujet divise les candidats. Une première délibération, actant la possibilité immédiate de prendre le décret de fermeture, a d'abord été rejetée par les administrateurs et donc pas soumise au vote.