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Le gouvernement de gauche espagnol a présenté mardi une nouvelle série de mesures pour faire baisser la facture électrique des consommateurs, confrontés depuis plusieurs semaines à une explosion des prix, à l'origine de tensions au sein de la coalition de gauche au pouvoir.
Ce plan, adopté en conseil des ministres, prévoit une baisse temporaire de l'impôt spécial sur l'électricité payé par les entreprises et les particuliers, dont le taux va passer de 5,11% à 0,5% - soit le taux minimum exigé par les règles communautaires européennes.
Il prévoit également un mécanisme permettant de limiter les bénéfices extraordinaires engrangés par les compagnies d'électricité grâce aux prix élevés de l'énergie sur les marchés internationaux, qui pourraient atteindre 2,6 milliards d'euros, selon l'exécutif.
Cette mesure, qui restera en vigueur jusqu'au 31 mars 2022, permettra de réduire d'autant "la facture des consommateurs", a assuré dans un communiqué le ministère de la Transition écologique.
Ce plan s'ajoute à une premier train de mesures annoncé fin juillet par le gouvernement Sanchez, qui a permis une réduction temporaire de la TVA sur l'électricité, passée de 21% à 10%, et la suspension de l'impôt sur la vente de production d'énergie électrique.
Les prix de l'électricité, déjà en forte hausse depuis des mois dans le sillage des cours mondiaux du gaz, se sont envolés sur le marché de gros espagnol, avec un impact sur la facture du tarif dit "semi-régulé", qui concerne environ un tiers des particuliers.
Selon l'association de consommateurs Facua, la facture mensuelle moyenne acquittée par les Espagnols atteint désormais 108 euros, soit une hausse de 62% sur un an.
Interrogé lundi soir sur la télévision publique (TVE), le Premier ministre Pedro Sanchez s'est engagé à ce que le montant de la facture d'électricité acquittée par les Espagnols soit à la fin de l'année à un niveau similaire à celui dont ils s'acquittaient en 2018, année de son arrivée au pouvoir.
L'Espagne pâtit depuis des années de sa dépendance au gaz pour sa production d'électricité, bien plus forte que celle de voisins européens comme la France. L'Espagne était fin 2020 le cinquième pays de l'UE où l'électricité est la plus chère pour les particuliers, selon Eurostat.
La hausse des prix de l'électricité a suscité durant l'été des tensions au sein du gouvernement espagnol, qui regroupe les socialistes et la gauche radicale de Podemos. Ces derniers avaient menacé de mobiliser la rue en l'absence de mesures suffisamment importantes pour lutter contre la "précarité énergétique".