- AFP
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L'Équateur a subi mercredi après-midi une panne générale d'électricité à "l'échelle nationale" en raison de la défaillance du réseau qui a provoqué des scènes de "chaos", le gouvernement blâmant le manque d'investissements passé dans des installations vétustes.
La panne a commencé à 15H17 (20H17 GMT) et l'electricité est revenue progressivement pour être "rétablie à 95% (3.500 MW)" au niveau national trois heures plus tard, a affirmé le ministre de l'Énergie, Roberto Luque.
Le métro a été paralysé, nécessitant l'évacuation de milliers de passagers, parfois sur les voies mais apparemment dans le calme, selon des vidéos diffusées par des médias.
"Il y a une défaillance dans le réseau qui a provoqué des déconnexions en cascade, donc il n'y a pas d'électricité dans tout le pays", a-t-il d'abord annoncé dans l'après-midi sur le réseau social X, sans donner plus d'explications. "Nous concentrons tous nos efforts pour résoudre le problème le plus rapidement possible", a-t-il ajouté.
Trois heures plus tard, à 18H41 heure locale (23H41 GMT), l'électricité était "rétablie à 95% (3.500 MW)" au niveau national, a affirmé le ministre, graphiques à l'appui.
- "Black-out sur le système" -
C'est "une défaillance de la ligne de transmission Milagro Zhoray (qui) a provoqué un +black-out+ sur le système national", a-t-il précisé.
"Pendant des années, il y a eu un manque d'investissement dans ces systèmes et réseaux électriques, et aujourd'hui nous en subissons les conséquences", a expliqué le ministre.
La coupure a surpris les Équatoriens, notamment les habitants de la capitale Quito et les usagers de son métro. Le courant est revenu progressivement, d'un quartier à l'autre, une heure après la panne, du moins à Quito, une ville de quelque trois millions d'habitants, a constaté l'AFP.
"La coupure nationale a touché TOUTE la capitale", a commenté son maire sur X, Pabel Muñoz. "L'incident doit être très important pour qu'il ait affecté même l'énergie du métro de Quito, qui utilise un système pourtant autonome", s'est-il alarmé, disant avoir ordonné "l'activation de toutes les équipes de réaction de la municipalité de Quito pour faciliter la mobilité, prévenir les accidents aux principaux carrefours et gérer les espaces publics".
Des agents municipaux ont été déployés en urgence sur les carrefours routiers, en plein chaos alors que les feux de signalisation étaient hors service. La presse locale évoquait d'ailleurs un "chaos routier" sur les carrefours embouteillés.
Le même chaos routier a été observé dans la grande ville portuaire de Guayaquil, sur la côte Pacifique, selon un correspondant de l'AFP, faisant état de nombreuses personnes coincées dans les ascenseurs en panne dans les grands immeubles de bureaux et d'habitations.
Toujours à Guayaquil, l'entreprise en charge de la gestion de l'eau potable a appelé la population à "prendre des mesures et faire des réserves" d'eau, en attendant le retour à la normale.
Le tramway de la ville de Cuenca, dans le sud du pays, a également cessé de fonctionner. A Quito, l'internet a par ailleurs été temporairement coupé, a constaté l'AFP, et le réseau de téléphone cellulaire perturbé par intermittences, selon la presse.
- "Crise énergétique" -
"En raison de la panne d'électricité au niveau national et afin d'assurer la sécurité de la communauté éducative, les cours sont suspendus dans tous les établissements éducatifs" publics et privés, a annoncé le ministère de l'Éducation.
Le ministre Roberto Luque n'a pas précisé avec exactitude l'ampleur de la panne, ou les éventuelles victimes que l'incident aurait pu entrainer.
"Cet événement est un VRAI reflet de la crise énergétique que nous vivons, avec le manque d'investissement dans la production (ce qui s'est passé en avril), le manque d'investissement dans la transmission (ce qui s'est passé aujourd'hui) et dans la distribution", a-t-il simplement commenté à l'issue de la panne.
En avril, l'Équateur avait subi des coupures de courant programmées pouvant aller jusqu'à 13 heures en raison d'une sécheresse prolongée, des réservoirs hydroélectriques à leur minimum, et de la vétusté des infrastructures, selon les autorités. Les coupures ont cessé en mai avec le retour des pluies.
Le pays est par ailleurs plongé depuis janvier dans une grave crise sécuritaire, confronté à la violence du narcotrafic et des gangs criminels auxquels le président Daniel Noboa, élu fin 2023 pour 18 mois, a déclaré la "guerre".