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Pour atteindre la neutralité carbone d'ici 2050, "le nucléaire seul ne suffira pas", a estimé samedi le patron de RTE Xavier Piechaczyk, appelant à "faire des renouvelables le plus vite possible".
"Nos prédécesseurs ont construit le parc nucléaire, profitons-en. Mais ce n'est pas parce qu'il est décarboné que c'est l'unique réponse à la sortie des fossiles", a déclaré M. Piechaczyk sur France Inter. "Nous avons démontré qu'il fallait de toutes façons faire des énergies renouvelables (...), car de toutes façons le seul nucléaire ne suffira pas", a-t-il ajouté.
RTE avait produit en 2021 un rapport sur les futurs énergétiques de la France s'articulant autour de 6 scénarios de mix de production permettant d'atteindre la neutralité carbone à l'horizon 2050, où il invitait à miser à la fois sur le nucléaire et les énergies renouvelables.
"La France est frappée d'une pathologie, qui est de passer son temps à polémiquer entre le nucléaire versus renouvelables : ce n'est pas la première question à se poser", a estimé le président du gestionnaire du réseau électrique français. "La France consomme 63% d'énergies fossiles, il faut se demander comment on arrête ces 63% de fossiles qui sont toutes importées, qui sont produites dans des pays qui ne sont pas nos alliés et qui coûtent à la France tous les ans entre 50 et 100 milliards d'euros", a martelé M. Piechaczyk.
"C'est ça le premier sujet. Et ça c'est bon pour le climat pour la balance commerciale, c'est bon pour notre souveraineté, c'est bon pour tout le monde", a-t-il ajouté. "Pour ça il faut électrifier progressivement, et pour ça il y a des chemins et des échéances. Et d'ici 2035, il n'y a pas d'autres solutions que de faire des énergies renouvelables le plus vite possible car d'ici là il n'y aura pas de nouveaux réacteurs", a rappelé le président de RTE.
Le gouvernement français a pour projet de construire six nouveaux EPR en France, mais leur mise en service ne pourra pas intervenir avant au mieux 2035. "D'ici là, il faut maintenir le parc nucléaire existant et faire en sorte qu'il produise le plus possible et faire des renouvelables le plus vite possible (...) Après ce sera une autre histoire", a conclut M. Piechaczyk.