Énergie : l'AIE s'inquiète d'un rebond des émissions de gaz à effet de serre en 2021

  • AFP
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Les émissions de gaz à effet de serre liées au secteur énergétique sont bien parties pour rebondir cette année, après un déclin historique en 2020 causé par la crise du Covid, s'est inquiétée lundi l'Agence internationale de l'énergie (AIE).

"Les données avancées et les projections confirment nos inquiétudes : les émissions mondiales en 2021 devraient rebondir", a indiqué son directeur exécutif Fatih Birol lors d'une conférence en ligne. Les émissions liées au secteur de l'énergie avaient chuté de 7% l'an dernier mais l'AIE n'y voit pas matière à célébration, car cela est essentiellement le fait de la pandémie et de la crise économique.

"De nombreux gouvernements n'ont pas mis en place les bonnes politiques énergétiques : avec le rebond économique, nous allons aussi voir les émissions remonter", a prévenu M. Birol. Il a pris l'exemple de la Chine, dont l'économie a fortement repris et avec elle la consommation de pétrole et de charbon. "Aujourd'hui, nos chiffres montrent que les émissions de CO2 chinoises sont plus hautes qu'avant la crise", a-t-il relevé.

M. Birol a toutefois cité des raisons d'espérer que 2021 puisse aussi être une "année charnière", évoquant tout d'abord un "nouvel alignement politique significatif sur le climat". Il a ainsi cité les grands pays qui se sont fixé des objectifs de neutralité carbone (Union européenne, Chine, Japon) et le changement d'administration prochain aux États-Unis avec l'élection de Joe Biden. "Je suis certain que la nouvelle administration américaine va rejoindre ce groupe de pays", a dit M. Birol.

Parmi les autres facteurs positifs, il a évoqué les plans de relance, la tenue de la COP26 à Glasgow en novembre ou encore des développements dans les énergies propres. L'AIE a également fait le point sur son propre agenda pour l'année, avec notamment la publication en mai d'un rapport spécial sur les moyens d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050.

Commentaires

Paul LARDERET
Je suis un peu perplexe quant aux inquiétudes de l'AIE vis-à-vis des émissions de GES car j'ai le sentiment que cette agence censée conseiller les gouvernements sur les (bonnes) politiques énergétiques s'emploie surtout à promouvoir le renouvelable (solaire et éolien) dont on sait qu'il ne réduit en rien en tout cas en France les émissions de GES. Combien de fois M. Birol s'est-il exprimé sur l'intérêt pourtant évident du nucléaire dans cette perspective ?
Timothée MD
Bonjour Paul, sachez que Fatih Birol est un fervent défenseur du nucléaire, il ne cesse de dire que l'Europe (et le monde) ne doivent pas exclure cette techno propre et peu onéreuse. Cela revient vraiment souvent dans ses propos.
Albatros
L'AIE est une bureaucratie qui se conforme à la doxa édictée par les structures intergouvernementales, tout simplement et M. Birol, pragmatique, tient à conserver sereinement son job, le nucléaire n'étant pas "politiquement correct". Mais de là à devenir le relai des lobbies de l'ENR comme une sorte de "super ADEME", il y a encore du chemin... Cela n'enlève rien à la qualité de nombre de publications de l'AIEA, je ne suis ni complotiste ni dénigrant. Excellente année !

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