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Le géant russe Gazprom a annoncé mardi avoir entamé le démarrage des tests sur le site du champ gazier de Kovykta en Sibérie, censé augmenter dans les prochains mois les capacités d'exportation de gaz russe vers la Chine, en pleine intervention militaire en Ukraine.
"(C'est) une étape importante dans la mise en oeuvre du projet +Force de Sibérie+ et la création de nouveaux centres de production de gaz dans l'est du pays", s'est félicité dans un communiqué le patron de Gazprom, Alexeï Miller.
M. Miller a qualifié le champ gazier de Kovykta de "base de ressources cruciales" pour "le développement de l'approvisionnement en gaz des régions orientales de la Russie" ainsi que pour "l'exportation" en particulier vers la Chine, voisin énergivore, et la Corée du Sud.
Le démarrage des tests à partir de ce champ gazier, proche du lac Baïkal en Sibérie, est la condition préalable au transit de gaz vers le gazoduc Force de Sibérie 1, qui relie depuis fin 2019 le champ de Tchaïandina (Yakoutie) au nord-est de la Chine.
Cette annonce intervient alors que les livraisons de gaz russe aux Européens ont fortement baissé à l'Ouest ces derniers mois, sur fond de crise géopolitique entraînée par le conflit en Ukraine.
Le raccordement du champ de Kovykta à Force de Sibérie 1, prévu dans les tout prochains mois, "donnera une impulsion (....) et augmentera l'approvisionnement des consommateurs étrangers", s'est encore réjoui M. Miller dans le communiqué. Il doit permettre dans les prochaines années une hausse importante des livraisons de gaz russe à la Chine.
Mi-septembre, le vice-Premier ministre russe en charge de l'Énergie, Alexandre Novak, avait indiqué que Gazprom, qui est l'opérateur du gazoduc Force de Sibérie 1, allait "augmenter ses livraisons" pour atteindre "20 milliards de mètres cubes de gaz" chaque année, notamment en puisant dans les réserves du champ de Kovykta.
En 2025, quand il aura atteint sa capacité maximale, Force de Sibérie 1 produira 61 milliards de mètres cubes par an, soit plus que Nord Stream 1 (55 milliards de m3), à l'arrêt depuis début septembre en Europe et qui a été endommagé fin septembre par plusieurs fuites mystérieuses.
La Russie prévoit également la construction dès 2024 de Force de Sibérie 2 pour alimenter la Chine via la Mongolie, autre signe que la stratégie énergétique russe a bel et bien pris un tournant vers l'Est.