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Le PDG d'EDF, Jean-Bernard Lévy, a appelé vendredi à anticiper les besoins futurs de la France en électricité, en raison de l'électrification de certains usages mais aussi du développement de l'hydrogène et de la possible réindustrialisation du pays.
"Nous sommes à la veille de bouleversements d'une telle ampleur, dans le domaine du transport et du chauffage en particulier, que nous pensons qu'il va y avoir sur les années qui viennent, mettons sur les 30 ans qui viennent jusqu'en 2050 (...), une forte croissance de la consommation d'électricité", a-t-il déclaré devant les députés de la mission d'information sur la résilience nationale.
Il a notamment critiqué les hypothèses retenues dans la Stratégie nationale bas carbone (SNBC), la feuille de route de la France pour lutter contre le changement climatique, dont la dernière version a été publiée en 2020. Celle-ci retenait l'hypothèse d'une consommation électrique nationale de 600 à 650 térawattheures (TWh) en 2050, en hausse modérée par rapport aux niveaux actuels (460 TWh en 2020), pour tenir compte du recours croissant à l'électricité à la place des énergies fossiles.
C'est "une fourchette basse, je dirais même une fourchette très basse de ce qui nous paraît le plus probable", a estimé M. Lévy. Il a souligné que, depuis l'adoption de la dernière SNBC, deux facteurs nouveaux ont émergé: un mouvement de réindustrialisation consécutif à la crise sanitaire et le développement souhaité de l'hydrogène, pour lequel "il y aura besoin de beaucoup d'électricité".
Le directeur général de l'Énergie et du Climat au ministère de la Transition écologique, Laurent Michel, avait reconnu cette semaine devant la même mission d'information que la consommation avait "une tendance à augmenter un peu plus" que prévu. "Ça sera peut-être plutôt 700 ou 750" TWh en 2050, a-t-il dit aux députés.
RTE, le gestionnaire du réseau à haute tension, mène actuellement des travaux sur l'avenir du système électrique français à l'horizon 2050. Il a retenu une consommation de référence d'environ 645 térawattheures par an mais avec plusieurs variantes. Dans un scénario de "sobriété" elle pourrait n'être que de 550 TWh, tandis qu'elle pourrait grimper jusqu'à 770 TWh en cas de "révolution hydrogène".