Electricité: face à la flambée des prix, Enercoop se tourne vers EDF

  • AFP
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Le fournisseur d'électricité renouvelable Enercoop s'est résolu samedi à avoir recours temporairement à de l'électricité à bas prix fournie par l'opérateur EDF et donc issue du nucléaire, afin d'assurer sa survie, face à la flambée des prix de l'électricité, aggravée par la guerre en Ukraine, a-t-on appris auprès de la direction.

Les sociétaires du fournisseur, réunis samedi en assemblée générale, ont voté à 88% pour un recours temporaire (2023-2025) à l'Arenh ("accès régulé à l'électricité nucléaire historique"), un mécanisme qui permet la mise à disposition par l'opérateur historique EDF d'électricité bon marché à prix fixe, à ses concurrents.

Dans ce cadre, elle est vendue 42 euros le MWh, un prix extrêmement bas, comparé aux plus de 300 euros auxquels il s'est négocié ces dernières semaines, en raison d'abord de la crise économique, puis de la guerre entre la Russie et l'Ukraine.

Le gouvernement français a relevé exceptionnellement en début d'année le volume d'électricité nucléaire vendu dans ce cadre de 100 à 120 TWh afin de protéger les ménages d'une envolée de leur facture d'électricité, moyennant un léger relèvement du prix du volume additionnel, de 42 à 46,2 euros le MWh.

Fondamentalement opposé au nucléaire, Enercoop se présentait comme le seul fournisseur alternatif refusant de bénéficier de l'Arenh.

"Nous sommes comme tout le monde confrontés à l'envolée des prix sur le marché de l'électricité, parce que, bien que nous achetions notre énergie en direct à nos producteurs partout sur le territoire, une partie des contrats est liée à l'évolution des marchés", a expliqué à l'AFP Béatrice Delpech, directrice générale adjointe d'Enercoop.

"Il n'y a pas de changement avec ce recours à l'Arenh, il y a bien 100% des consommations des clients Enercoop qui sera couverte par de l'énergie renouvelable en contrat direct", a assuré pour sa part à l'AFP Olivier Soufflot, directeur général délégué, décrivant le recours à l'Arenh comme une "couverture de prix".

"Il y aura un recours à l'Arenh, on nous amènera des volumes mais ces volumes ce ne seront pas les volumes qui seront consommés par les clients, ils seront achetés pour être revendus, uniquement comme un mécanisme de prix et non pas un mécanisme d'alimentation des clients", a-t-il insisté.

Durant la période de recours à l'Arenh, Enercoop, qui compte un peu plus de 100.000 abonnés, entend augmenter les contrats à long terme et sa propre production.

ngu/uh/dlm

Commentaires

Serge
Un vendeur d'électricité écolo anticapitaliste (Greenpeace) qui spécule sur de l'électricité d'origine nucléaire.... Ca vaut son pesant de cacahouètes. Au moins, cette électricité-là sera moins carbonée. La réalité rattrape les dogmatismes.
Laqueuedesatan
C'est effectivement l'illustration parfaite du faites ce que je dit! Mais pas ce que je fais.... C'est un peu comme les Suisses qui sont anti nucléaire mais qui ont la plus vieille centrale nucléaire d'Europe, qui ont poussé pour la fermeture de Fessenheim et qui achètent de l'électricité d'origine nucléaire à la Russie pour la revendre au reste de l'Europe!
Baladier
Rigolo ! La Russie n'est pas interconnectée au réseau électrique européen. La Suisse ne peut donc pas acheter de l'électricité nucléaire russe. Et puis, seulement 20% de l'électricité russe est nucléaire.
Guillaume
Ne parlez pas trop vite. Oui, il y a une réalité. Mais "il n'y a pas de changement avec ce recours à l'Arenh, il y a bien 100% des consommations des clients Enercoop qui sera couverte par de l'énergie renouvelable en contrat direct", a assuré pour sa part à l'AFP Olivier Soufflot, directeur général délégué, décrivant le recours à l'Arenh comme une "couverture de prix". A long terme Enercoop développe son approvisionnement avec des contrats directs à prix de revient bas et stables. On reparlera de la solution du nucléaire lorsque certains fleuves seront quasi à sec. On peut déjà parler du risque de bombardement d'une centrale lors d'une guerre près de chez nous, voire chez nous, par exemple . Et on verra où se situent les dogmatiques. Bref i ln 'y a pas de solution parfaite, mais déjà tant à faire s'agissant du gisement énorme d'économies d'énergies, et là je ne vois pas de plan sérieux de la part du gouvernement français (baisse des subventions PrimeRénov et CEE en poste par poste, sans hausse des subventions Rénovation globale, complexité des dossiers, reste à charge important). Que vous le vouliez ou non, la quantité résiduelle d'énergie des bâtiments dont on a réduit la consommation de 70% peut relativement facilement être couverte par des ENR (voire un peu de nucléaire résiduel)

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