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"Il ne faut pas dévier du cap" de la transition écologique, mettent en garde de grands patrons français, appelant la France et l'Europe à réaffirmer "une volonté politique qui soutienne indiscutablement" cette démarche, dans une tribune publiée mardi par Le Figaro.
À quelques semaines des élections européennes, Christel Heydemann, directrice générale de l'opérateur de télécoms Orange, Catherine MacGregor, directrice générale de l'énergéticien Engie, Benoît Bazin, directeur général du géant des matériaux de construction Saint-Gobain et Thomas Buberl, directeur général de l'assureur AXA, ont donc pris la plume pour enjoindre à l'Europe de rester le "fer de lance de la décarbonation".
Ils craignent que cette ambition, qui avait tenu lors de la crise énergétique provoquée par l'invasion russe de l'Ukraine, ne soit remise en cause, et avec elle l'accélération de la réduction des gaz à effet de serre, par une série de vents contraires, dont "l'instabilité géopolitique, les déficits publics, l'inflation et le pouvoir d'achat".
Soulignant les efforts mis en oeuvre par leurs entreprises pour "faire de la transition une réalité" et "mettre en cohérence" leurs modèles d'affaires avec cet impératif, ils insistent sur le besoin "de constance, d'anticipation et de vision d'avenir" de la part des autorités politiques.
Ils déplorent ainsi les "exemples de planifications publiques interrompues", comme le plan de leasing de véhicules électriques "stoppé faute d'anticipation de la demande" ou encore le "recalibrage" du dispositif de soutien aux travaux de rénovation énergétique des logements MaPrimeRénov' et du diagnostic de performance énergétique, notamment.
Pour que cette "décennie décisive" sur le chemin de l'accord de Paris de 2015 sur le climat "ne soit pas une décennie perdue, il ne faut pas dévier du cap que nous nous sommes collectivement fixé", déclarent ces dirigeants du CAC 40.
"Nous avons besoin, aux niveaux national et européen, d'une volonté politique qui soutienne indiscutablement la transition", laquelle "doit être une priorité de l'action publique car elle constitue une réponse à nos défis économiques et sociétaux", concluent les auteurs de ce texte, plaidant pour que les élections européennes du 9 juin soient "l'occasion de réaffirmer un soutien massif à cet enjeu vital, en conciliant avancées sociales et impact environnemental".