- AFP
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Les syndicats CGT, CFE-CGC, CFDT et FO de l'énergie ont demandé vendredi au gouvernement "une réévaluation immédiate du prix" de l'électricité du dispositif AReNH, par lequel les opérateurs alternatifs bénéficient à bas prix d'une partie de la production nucléaire d'EDF.
"Réévaluer dès maintenant le prix de l'AReNH à au moins 48 euros" par mégawattheure (MWh) "prouverait" que la "priorité" du gouvernement "est bien de donner à EDF les moyens d'investir dans le modèle français de transition énergétique bas carbone", estime cette intersyndicale qui réclame de nouveau le retrait du projet Hercule de réorganisation d'EDF.
Une telle hausse de l'AReNH serait "une mesure de justice économique et industrielle" car son "maintien à 42 euros est plus que jamais un contresens économique", considèrent les quatre syndicats dans un communiqué commun.
"Puisque gouvernement, Commission de régulation de l'énergie (CRE) et Commission européenne s'accordent sur la nécessité d'un prix du nucléaire plus juste afin de réellement couvrir les coûts, le gouvernement doit sans plus attendre réévaluer le prix de l'AReNH à 48 euros par MWh au moins, comme le préconise la CRE", jugent ces syndicats.
Lors d'échanges en janvier avec la Commission européenne, cette intersyndicale "a compris" que la Commission "acceptait le principe" d'une rémunération "plus juste" du parc nucléaire actuel d'EDF. "Dès lors", le tarif de 48 euros par MWh "doit servir de référence" et "le gouvernement doit sans plus attendre réévaluer le prix de l'AReNH à 48 euros", insistent ces syndicats.
Une telle hausse est "essentielle" pour le "financement de la prolongation du parc nucléaire français au travers du projet industriel appelé grand carénage", soulignent-ils.
Alors que "le gouvernement vante les mérites de son plan de relance, il ne doit pas oublier que la prolongation du parc nucléaire français est son meilleur atout pour assurer dans la durée à l'économie française des coûts de l'électricité plus que compétitifs", ajoutent-ils. Et "cette prolongation est également essentielle à l'avenir de l'industrie nucléaire française et de ses plus de 220.000 salariés qualifiés".
En outre, poursuivent-ils, "comme le disent l'Agence internationale de l'énergie et le GIEC (experts climat de l'ONU, ndlr), la prolongation des parcs nucléaires existants est la meilleure option pour réussir, à moindre coût et le plus sûrement, la décarbonation des économies".