Des camions expérimentent la recharge par « relais de poste » entre Lille et Avignon

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Une expérimentation de recharge en "relais de poste" pour les camions roulant au gaz ou à l'électricité a été lancée sur 900 kilomètres d'autoroutes entre Avignon et Lille, ont indiqué jeudi ses instigateurs dans un communiqué.

Pensée comme une alternative au roi diesel, cette expérience s'appuie sur quatre stations relais équipées de bornes de recharge électrique et de pompes d'avitaillement en biométhane (bioGNV, issu de la fermentation de déchets agricoles et agroalimentaires).

À chaque étape, les remorques sont décrochées puis raccrochées au camion tracteur du segment suivant, comme les charrettes aux chevaux dans feu les relais de poste. Cette expérience réunit le logisticien CEVA Logistics (groupe CMA CGM), Engie qui fournit le gaz et l'électricité, et Sanef, concessionnaire des autoroutes empruntées.

Ces partenaires veulent démontrer que la décarbonation du transport routier de marchandises longue distance est possible "dès aujourd'hui" et "sans faire appel à des innovations technologiques particulières".

Les véhicules lourds, qui roulent essentiellement au diesel, représentent environ 26% des émissions du transport dans l'Union européenne.

L'expérience, qui doit durer deux ans, a démarré le 20 novembre avec quatre camions roulant au bioGNV, opérés par le transporteur FDE Transports. Le dispositif s'élargira progressivement à 16 camions, dont 12 électriques.

Le trajet entre Avignon et Lille est découpé en 4 segments : Avignon (Vaucluse) - Lyon (Rhône) - Dijon (Côte-d'Or) - Sommesous (Marne) - Lille (Nord). Chaque camion effectue deux allers-retours par jour entre deux de ces stations relais. Intermarché et Heineken participent à l'expérimentation en confiant quelques chargements à ces camions.

D'autres technologies vont être testées près de Paris (Vinci Autoroutes) et en Haute-Savoie (Autoroutes et Tunnel du Mont-Blanc) pour recharger les camions électriques en roulant, via des bobines magnétiques ou des rails électriques glissés sous le bitume. Une troisième solution est en cours de test en Allemagne, faisant appel à une caténaire, comme pour les tramways.

Ces projets de "route électrique" sont essentiels pour électrifier rapidement les poids lourds, qui roulent encore massivement au diesel, selon des rapports rendus au ministère des Transports à l'été 2021. Ces systèmes doivent permettent aux véhicules électriques de rouler plus longtemps, sans s'arrêter pour recharger et sans traîner des batteries trop lourdes et gourmandes en matériaux rares.

La plupart des constructeurs de camions commercialisent déjà un modèle électrique, et le premier réseau français de recharge va ouvrir en 2024 sur l'autoroute entre Paris et Lyon (opérée par APRR). Ces bornes seront obligatoires à partir de 2026, selon un accord européen, avec de puissantes bornes pour camions et bus tous les 120 kilomètres sur autoroute.

Commentaires

Olivier de boissezon
un camion sur un train électrique, ça existe déjà et cela est très économe en CO2 au final. Car les frottements fer/fer sont minimes (par rapport à caoutchouc/goudron ) et en plus, les trains ne font pas le dénivelé des autoroutes. Rien que sur Lyon --> Avignon, les camions font plus de 400m de dénivelé positif (il en faut du gazole pour monter 40 tonnes sur 400m, avec E = m x g x h ...) alors que cela descend de Lyon à Avignon de 150m environ, c'est ballot non ? Je crois bien que le train descend en pente douce, comme le Rhône. Le mieux du mieux, c'est de monter le camion sur une péniche, car le Rhône la pousse dans ce sens, et c'est l'énergie de pesanteur qui entraine tout le monde. Le chauffeur de cet heureux camion pourra faire une pose et même la sieste ou bien pécher. Et à la montée, le long du Rhône, il faudra lutter contre le courant il est vrai, mais c'est la force d'Archimède qui réalise sans effort et sans CO2 presque tout le dénivelé positif véritable avec les écluses. L'eau du Rhône qui descend dans chaque écluse fait monter le bateau des 5 à 15 m d'éclusage. Fastoche ... La Dépêche ci dessus met en avant une organisation collective qui a son mérite et vise la rapidité. Le " postage " des camions sur une péniche peut très bien s'organiser efficacement, comme le font les affréteurs des navires entre les différents ports du monde, et cette péniche ne mettra pas 3 semaines comme tout ce qui vient du sud de l'Asie.
Marc Diedisheim
Superbe ! Pourquoi ne pas revenir au rythme tranquille des charrois à bœuf ou aux péniches tirées par des (malheureux) chevaux ? Bien cordialement.

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