- AFP
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Un développement massif des énergies électriques renouvelables en France à l'horizon 2050 donnerait un coup de fouet à la croissance et à l'emploi, tout en stimulant le pouvoir d'achat, selon une étude de l'Agence de l'environnement et la maîtrise de l'énergie (Ademe) publiée jeudi.
"Investir pour le climat, ça vaut le coup car c'est vraiment un moteur pour notre croissance", a déclaré le président de l'Ademe, Bruno Léchevin, en présentant l'étude à la presse. L'organisme public envisage trois scénarios dans le cadre de la transition énergétique amorcée en France, faisant tous la part belle aux énergies renouvelables, sur la base d'une hypothèse de consommation énergétique divisée par deux grâce au déploiement de mesures d'efficacité énergétique.
Les retombées macroéconomiques sont positives dans tous les cas, même si elles varient quelque peu selon la composition du mix des moyens de production électriques étudiée: 100% renouvelable, totalement renouvelable mais avec une "acceptabilité modérée" (moins d'éolien terrestre et plus d'éolien en mer, ce qui augmente les coûts de production) et enfin, une part de 80% d'énergies renouvelables.
"Selon la variante étudiée, la transition vers un système énergétique décarboné (la production électrique en France l'est déjà à presque 94% grâce au nucléaire et aux énergies renouvelables) et la diminution de la consommation finale d'énergie pourraient conduire à un niveau de PIB de 3,6 à 3,9% supérieur" à celui qui serait atteint en 2050 sans déploiement ambitieux de la transition énergétique, estime l'Ademe.
Les effets seraient positifs également pour le revenu disponible des ménages (net de la facture énergétique et du coût des investissements d'efficacité énergétique), qui croîtrait bien davantage et pourrait atteindre jusqu'à 3 300 euros de plus par habitant (en euros constants de 2010). L'emploi ne serait pas en reste: selon les variantes, 800 000 à 900 000 emplois supplémentaires seraient créés, ce qui représente "une diminution du chômage comprise entre 3,6 et 3,3% de la population active", selon les calculs de l'Ademe.
La services, la construction et les transports collectifs constitueraient les secteurs gagnants, à l'inverse de celui des combustibles fossiles (charbon, pétrole et gaz), du nucléaire et de l'industrie automobile. Selon l'étude, la mise en oeuvre de ces scénarios nécessiterait un surcroît d'investissements de 7 à 9% sur la période 2016-2050,