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Les séparatistes prorusses de Transdniestrie en Moldavie ont accusé mercredi Chisinau de chercher à détourner l'aide de 30 millions d'euros offerte par l'UE pour l'achat de gaz, en pleine crise énergétique depuis l'arrêt des livraisons par la Russie.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a annoncé lundi cette aide d'urgence pour "livrer du gaz aux habitants de la Transdniestrie et rétablir leur accès à l'électricité et au chauffage".
Mais, après une réunion mercredi entre des représentants moldaves, séparatistes et européens, le dirigeant de la Transdniestrie, Vadim Krasnosselski, a accusé Chisinau de "contredire" cette offre.
"Un secrétaire d'Etat du ministère de l'Energie de la République de Moldavie, M. Borosan, qui dirigeait la délégation moldave, a déclaré que l'aide européenne proposée n'implique pas la livraison de gaz pour générer de l'électricité pour la Transnistrie", où se trouve une centrale thermique pouvant fonctionner au gaz, a affirmé M. Krasnosselski.
Selon ce dernier, les séparatistes se sont vus proposer à la place des livraisons d'électricité "via des routes inconnues et des sources obscures".
"La partie moldave essaie de changer radicalement l'essence et la direction de l'aide qui nous est proposée", a-t-il accusé.
M. Krasnosselski a dès lors appelé Ursula von der Leyen à prendre des mesures "pour la réalisation concrète" de cette aide, notamment en définissant les ressources attribuées à la Transdniestrie.
"Il n'est pas question de jours mais d'heures. Nous serions reconnaissants si le chauffage et l'électricité parvenaient aux citoyens de Transdniestrie dans les délais donnés", a-t-il affirmé.
Ce territoire séparatiste prorusse d'environ un demi-million d'habitants fait face à des coupures de chauffage, d'eau chaude et d'électricité depuis près d'un mois.
Le 8 janvier, Vadim Krasnosselski avait déclaré que les séparatistes avaient des réserves de gaz pour seulement 24 jours, notamment pour alimenter certaines infrastructures et les gazinières dans les immeubles d'habitation.
La Transdniestrie échappe au contrôle des autorités moldaves depuis une guerre en 1992, après l'effondrement de l'URSS. Le géant russe Gazprom l'approvisionnait gratuitement, pour soutenir les séparatistes face à Chisinau.
Mais, le 1er janvier, les livraisons de gaz russe via l'Ukraine, qui alimentait notamment la Moldavie - et donc à la Transdniestrie -- ont cessé en raison de l'expiration du contrat entre Kiev et Moscou qui les rendait possibles.
Gazprom a toutefois refusé de livrer du gaz à Chisinau via d'autres possibles trajets, en raison d'un litige financier autour du montant de la dette à régler par Chisinau.