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Des responsables arabes ont critiqué mardi avec force la proposition de sortie progressive des énergies fossiles discutée à la COP28, lors d'une conférence sur la coopération régionale dans le domaine du pétrole à Doha.
Au dernier jour théorique de la 28e conférence de l'ONU sur le climat qui se déroule à Dubaï, un bras de fer est engagé au Qatar entre pays partisans de la sortie des énergies fossiles, dont ceux de l'Union européenne (UE), et le bloc mené par l'Arabie saoudite qui s'y oppose.
Le dernier texte soumis par la présidence émiratie de la COP laisserait toute latitude aux pays signataires de l'accord de Paris pour choisir leur manière de "réduire" des énergies fossiles, sans obligation. Il ne fixe plus aucun objectif commun de "sortie" du pétrole, du gaz et du charbon, ce que le bloc mené par l'UE pousse.
Le ministre koweïtien du Pétrole, Saad al-Barrak, a qualifié cette pression d'"attaque agressive", en accusant les pays occidentaux de tenter de dominer l'économie mondiale par le biais d'énergies renouvelables. Selon lui, s'y opposer est "un combat pour notre liberté et nos valeurs". "Je m'étonne de l'insistance inhabituelle à priver les peuples du monde et de nombreux pays de cette source essentielle d'énergie", a-t-il dit à propos du pétrole. "Cette source doit rester au service du monde", a encore insisté le responsable koweïtien, faisant valoir qu'"il y a peut-être 700 millions d'Africains qui n'ont pas encore accès à l'électricité". "Vouloir se débarrasser d'une part importante de notre économie est totalement inacceptable", a souligné M. Barrak.
« Principale source d'énergie »
Pour sa part, le ministre irakien du Pétrole, Hayan Abdel-Ghani, a déclaré que "les énergies fossiles resteront la principale source d'énergie dans le monde". "Nous ne pouvons pas supprimer progressivement l'utilisation de cette énergie", a-t-il affirmé. "En tant que pays arabes, nous produisons cette énergie, mais nous ne sommes pas à l'origine des émissions", a-t-il soutenu, jetant cette responsabilité sur les pays consommateurs, qui "doivent développer des technologies pour réduire leurs émissions".
Mohamed ben Moubarak ben Daina, ministre du Pétrole et de l'environnement de Bahreïn, a déclaré que l'or noir était "un facteur essentiel de nos économies". "Nous devrions nous concentrer sur cette industrie et la préserver, et consommer ses dérivés de manière équilibrée", a-t-il déclaré, tout en appelant à la réduction des émissions et à l'utilisation accrue des énergies renouvelables.
Des représentants de l'Algérie, de la Libye et d'Oman, ainsi que le ministre saoudien de l'Energie, le prince Abdelaziz ben Salmane, ont également participé à cette conférence de deux jours de l'Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (OPAEP) qui se tient au Qatar, riche pays gazier. L'OPAEP réunit les principaux pays pétroliers arabe et a son siège à Koweït.