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Le candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot a proposé vendredi "un traité international de non-prolifération des énergies fossiles" pour être "à la hauteur du défi climatique", à deux jours de l'ouverture de la COP26 à Glasgow (Ecosse).
"Ce traité vise à interdire toute exploration et toute nouvelle exploitation d'énergies fossiles" qui doivent "rester dans le sol si nous voulons atteindre les objectifs de l'Accord de Paris", a-t-il indiqué lors d'une visioconférence avec des journalistes. "Il n'y a pas de fatalité", a-t-il estimé. "Il faut sortir du conformisme, de la complaisance vis-à-vis des lobbies qui nous empêchent d'avoir des réponses à la hauteur du défi climatique", a plaidé M. Jadot.
Basé sur le modèle du traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP) signé en pleine Guerre froide, il initierait un "changement radical" dans le monde, a fait valoir le député EELV Matthieu Orphelin, qui a précisé qu'une résolution "invitant notre pays à s'engager dans la mise en œuvre et la promotion de ce traité" sera déposée "dès aujourd'hui" à l'Assemblée nationale.
M. Jadot a dit vouloir être "très dur" sur le charbon, le gaz et le pétrole, qualifiant d'"enfumage" les propositions des partisans du nucléaire: "C'est aujourd'hui qu'il faut agir sur les économies, la maîtrise, l'efficacité et le déploiement des énergies", a-t-il lancé, alors qu'Emmanuel Macron a annoncé prévoir d'investir dans de petits réacteurs nucléaires, dits SMR ("small modular reactors"). "On a besoin de changer complètement de braquet, de passer des discours aux actes", a abondé l'eurodéputée Marie Toussaint (Verts).
M. Jadot a fustigé face à la presse les "effets de tribunes" de certains dirigeants politiques, qu'il a appelés pour la COP26 à "cesser de faire des discours" et "agir à la hauteur de nos responsabilités". Outre le traité de non-prolifération des énergies fossiles, le candidat écologiste a proposé la fin des subventions publiques aux énergies fossiles, en principe "actée depuis tant d'années mais toujours pas mise en oeuvre sérieusement", selon lui.
À cela s'ajouteront un "ISF climatique" et l'"accompagnement des ménages les plus fragiles dans la sortie des fossiles", en "rendant du pouvoir d'achat aux Français, créant de l'emploi, du confort dans nos habitations et en protégeant la santé". Les députés écologistes déposeront par ailleurs "en début de semaine prochaine" à l'Assemblée nationale une proposition de création de commission parlementaire "sur l'imbrication des liens potentiels entre l'Etat et le groupe Total", accusé récemment d'avoir tenté de saper les efforts de limitation du recours aux énergies fossiles alors qu'il savait ses effets néfastes sur le climat.