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Le géant du BTP et des concessions Vinci souhaite se développer dans le domaine du transport de l'énergie renouvelable à haute tension, un secteur au potentiel "gigantesque", et demande que de nouvelles méthodes de financement incluant le privé, sur le modèle des concessions, soient mises en oeuvre.
"La transition énergétique est très claire (...) et aussi bien la production d'énergie verte que les lignes de transport d'énergie, c'est quelque chose de colossal, c'est un tsunami", a déclaré lundi Xavier Huillard, président du groupe Vinci, devant la presse. "Notre thèse, c'est que ces investissements sont tellement gigantesques à l'échelle de la planète que des modes de financement public, par exemple ce qui se fait en France avec RTE, se suffiront pas", a-t-il ajouté.
Selon lui, le modèle du partenariat public-privé (PPP), utilisé pour financer des aéroports ou des autoroutes dans de nombreux pays du monde est appelé à se développer également dans le transport d'électricité à haute tension, "compte tenu de l'urgence du déploiement et de l'absence des capitaux purement publics à la hauteur des investissements" nécessaires.
"Ce n'est pas véritablement des concessions au sens autoroutier, ce serait plutôt un modèle où l'on est rémunéré sur la durée, de façon à faire en sorte que l'infrastructure soit disponible par rapport à l'usage pour lequel elle a été conçue", a-t-il indiqué.
La nouvelle filiale de Vinci, Cobra IS, est déjà impliquée dans des schémas de ce type au Brésil où elle a participé au financement et à la construction de 34 000 km de ligne à très haute tension en 20 ans.
M. Huillard a notamment évoqué la nécessité de construire des "stations de conversion" reliées aux éoliennes en mer pour convertir le courant alternatif en courant continu avant de le transporter tout en évitant une déperdition d'énergie.
"Pour un gigawatt-crête produit en offshore loin des côtes, il faut compter plus d'un milliard de dollars sur ces stations de conversion, sans même compter le prix du câble. Et ça c'est gigantesque", a souligné M. Huillard.
Le gigawatt-crête est l'unité qui mesure la puissance maximale qu'une installation renouvelable peut produire.