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Les banques dans le monde ont prêté 470 milliards de dollars (439 milliards d'euros) aux entreprises exploitant le charbon entre 2021 et 2023, affirme jeudi l'ONG Urgewald, qui critique une manne financière accordée malgré l'urgence climatique.
75 banques ont augmenté leur soutien
Sur 638 banques examinées, seulement près de 140 ont réduit considérablement leur soutien à l'industrie charbonnière depuis 2016 contre 75 qui l'ont accru, le reste de l'échantillon demeurant stable, selon l'étude de l'ONG allemande publiée avec plus d'une dizaine d'organisations partenaires.
Elle intervient alors que les pays du G7 réunis en Italie ont décidé fin avril de supprimer progressivement d'ici à 2035 les centrales électriques au charbon sans dispositifs de captage de carbone.
Les banques commerciales ne réduisent pas encore leur exposition au secteur du charbon au rythme qui serait nécessaire pour atteindre l'objectif découlant de l'accord de Paris pour limiter l'augmentation de la température à 1,5°C, selon Urgewald.
136 milliards de dollars en 2023
En 2023, ces établissements ont financé les entreprises du charbon pour près de 136 milliards de dollars (127 milliards d'euros), soit 20% de moins seulement qu'en 2016, selon l'étude.
Plus de 90% des financements - prêts syndiqués ou aides aux levées de fonds sur les marchés de capitaux - proviennent de banques situées en Chine, aux États-Unis, au Japon, au Canada, en Inde, en Grande-Bretagne et en Indonésie.
Les plus grands financiers du charbon
Le soutien en particulier des banques américaines, Bank of America et JP Morgan en tête, a augmenté de 22% entre 2021 et 2023, atteignant 19,8 milliards de dollars (18,5 milliards d'euros) l'an dernier, quand l'Europe a baissé son total de 51% sur la même période, à 6,5 milliards de dollars (6,1 milliards d'euros) en 2023.
Les plus grands financiers du charbon en Europe sont la britannique Barclays, la suisse UBS, la française BNP Paribas et l'allemande Deutsche Bank, selon le document.
Les banques en zone euro subissent une pression croissante des investisseurs, milieux politiques et superviseurs en raison de leur exposition aux secteurs polluants.
En janvier, la Banque centrale européenne a déclaré que la plupart de grandes banques sous sa surveillance n'avaient pas encore mis leur politique de crédit en conformité avec l'accord de Paris sur le climat, s'exposant à des risques de transition élevés.