Climat: les Emirats lancent un fonds privé géant de 30 milliards de dollars pour la transition

  • AFP
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Le président des Emirats arabes unis, Cheikh Mohamed ben Zayed al-Nahyane, a annoncé vendredi la création d'un fonds privé en partenariat avec le géant de la gestion d'actifs BlackRock, dédié aux "solutions" face au changement climatique, au deuxième jour de la COP28.

"Je suis heureux d'annoncer la création d'un fonds doté de 30 milliards de dollars dédié aux solutions pour le climat", a déclaré le souverain à l'ouverture du sommet des dirigeants mondiaux de la 28e conférence des Nations Unies sur le climat, ajoutant que l'objectif était d'atteindre les 250 milliards de dollars d'ici 2030.

Il s'agit de la principale annonce vendredi du pays hôte de la COP28, juste avant que le roi Charles III et le secrétaire général de l'ONU ne s'expriment à la même tribune, alors que de multiples mécanismes et réformes sont en chantier dans le monde pour augmenter le financement d'énergies renouvelables dans les pays en développement.

Le nouveau fonds émirati, nommé Altérra, sera présidé par Sultan Al Jaber, président de la COP28 et patron de la compagnie pétrolière nationale des Emirats, selon un communiqué.

Hébergé par le gestionnaire de fonds Lunate, basé aux Emirats, Altérra a pour premiers partenaires le plus gros gestionnaire d'actifs au monde, BlackRock, ainsi que le gestionnaire d'actifs canadien Brookfield et l'américain TPG.

BlackRock a précisé dans un communiqué la nature de ce partenariat qui doit permettre à Altérra de diriger deux milliards de dollars dans des véhicules d'investissements du géant mondial (un fonds de dette privée et un fonds dédié aux infrastructures) axés sur la transition.

Ce fonds doit "faire avancer les efforts internationaux pour créer une finance climat plus juste, avec une emphase sur l'amélioration de l'accès au financement pour les pays du Sud", est-il précisé dans le communiqué.

Cette initiative entre dans le cadre de la stratégie générale des Emirats pour la COP28, qui vise à impliquer davantage le secteur privé dans les discussions et dans les solutions par le biais d'engagements volontaires, sans contrainte.

Les fonds publics ne seront "pas suffisants" face aux besoins, a déclaré Brian Moynihan, PDG de Bank of America, à l'image de nombreux intervenants à l'ouverture d'un forum dédié aux entreprises et aux organisations philanthropiques, parallèle au sommet des chefs d'Etats.

"Les marchés émergents et les économies en développement auront besoin de 2.400 milliards de dollars par an pour répondre au changement climatique", affirment les Emirats dans leur communiqué.

Un premier projet pour installer en Inde des centrales solaires et éoliennes, avec une capacité de 6 gigawatts, est mentionné, tandis que deux autres en Afrique et en Amérique latine sont encore à l'étude.

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