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La Banque européenne d'investissement va arrêter de soutenir les projets liés aux énergies fossiles, y compris le gaz, à partir de 2022, a annoncé l'institution jeudi dans un communiqué.
"Après une longue discussion, nous sommes parvenus à un compromis pour mettre fin au financement par la banque de projets liées aux énergies fossiles (...), dont le gaz, à partir de la fin de 2021", a indiqué la BEI, institution de financement de l'Union européenne.
Cette décision s'inscrit dans le cadre de la nouvelle politique d'investissement de la banque votée jeudi par les membres du conseil d'administration (composé de représentants des États membres et de la Commission européenne), et de son ambition de devenir une véritable "banque du climat". Cette nouvelle politique répond notamment à l'appel en ce sens de la future présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
Le ministre français de l'Économie Bruno Le Maire a immédiatement salué "une décision historique qui constitue la première étape vers la création de la Banque européenne du climat proposée par le président Macron".
Plusieurs ONG se sont également félicitées. "La décision d'aujourd'hui est une victoire importante pour le mouvement climatique. Enfin, la plus grande banque publique du monde s'est pliée à la pression du public et a reconnu que le financement de tous les combustibles fossiles doit cesser", a réagi Colin Roche, de Friends of the Earth.
"Nous alignons notre stratégie d'investissements énergétiques avec les ambitions politiques de l'UE, les objectifs climat et énergie de l'UE de 2030, et les exigences de l'accord de Paris", a résumé le vice-président de la BEI Andrew McDowell dans un conférence téléphonique avec des journalistes.
Outre l'annonce phare sur les énergies fossiles, la BEI prévoit que ses activités d'investissement "débloquent" jusqu'à 1 000 milliards d'euros d'investissements pour l'action pour le climat et le développement durable au cours de la prochaine décennie. La discussion a été "longue" sur le calendrier, a reconnu M. McDowell.
Plusieurs ONG avaient elles dénoncé les hésitations au sein du conseil d'administration en ce qui concerne le gaz, la moins émettrice en CO2 des énergies fossiles. La Commission européenne a reconnu que le gaz allait certainement "jouer un rôle encore quelques temps" dans la transition du continent vers des énergies plus « propres ».