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Les eurodéputés ont validé mercredi un texte durcissant les règles sur les rejets de méthane des puits d'hydrocarbures et mines de charbon, afin de réduire de 30% d'ici 2030 les émissions européennes de ce puissant gaz à effet de serre.
Le Parlement européen en séance plénière a validé à une large majorité (530 voix pour, 63 contre, 28 abstentions) l'accord trouvé mi-novembre entre les Etats membres et les eurodéputés, avant un ultime feu vert des Vingt-Sept sur cette toute première législation de l'UE ciblant le méthane.
"L'UE s'attaque enfin au deuxième responsable (du réchauffement climatique), et c'est aussi une amélioration de la qualité de l'air et un renforcement de la souveraineté énergétique européenne", s'est réjouie l'eurodéputée allemande Jutta Paulus (Verts), corapporteure du texte.
L'UE s'était engagée lors de la COP26 de Glasgow en 2021 à réduire de 30% d'ici 2030 (par rapport à 2020) ses émissions de méthane, gaz à effet de serre au pouvoir réchauffant, sur 20 ans environ 80 fois supérieur au CO2.
Ce nouveau règlement contraindra les opérateurs de puits pétroliers et gaziers, ainsi que les exploitants de mines à charbon à inspecter fréquemment leurs équipements pour calculer leurs émissions de méthane, appliquer des mesures pour les limiter et réparer immédiatement les fuites.
Libérant d'énormes quantités de méthane, le torchage --pratique consistant à brûler le gaz au sortir d'un puits pour des raisons logistiques ou économiques-- sera interdit d'ici 2027 au plus tard pour les plateformes d'hydrocarbures ou 2031 pour les mines de charbon, sauf pour réparations ou raisons de sécurité.
L'aération (ventilation en air frais) sera également drastiquement limitée.
Les Etats membres seront par ailleurs tenus de recenser les puits inactifs ou abandonnés susceptibles de libérer encore du méthane, afin d'établir des plans d'atténuation, et devront mesurer et déclarer les émissions des mines souterraines et à ciel ouvert en activités, comme celles des sites fermés ou abandonnés sur les 70 dernières années.
"Le méthane était l'angle mort de nos politiques climatiques. Désormais, nous nous attaquons non seulement aux émissions (de l'UE), mais également à celles provenant de nos importations de combustibles fossiles", insiste Pascal Canfin (Renew, libéraux), corapporteur et président de la commission Environnement.
A partir de janvier 2027, les importateurs d'hydrocarbures et de charbon seront tenus de vérifier que ces normes européennes ont été respectées lors de l'extraction.