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Des actionnaires de Glencore font pression vendredi à l'assemblée générale du géant suisse des matières premières pour obtenir des comptes quant à sa stratégie concernant le charbon thermique, fustigé pour sa contribution au réchauffement climatique.
Les organisations actionnariales australienne ACCR (Australasian Centre for Corporate Responsibility) et britannique ShareAction ont déposé avec le soutien de grands investisseurs une résolution pour exiger que Glencore inclut à l'avenir des informations sur le charbon dans son rapport climatique.
Ils veulent que le groupe basé à Baar, dans le canton suisse de Zoug, explique comment ses projets dans le charbon thermique s'alignent sur les objectifs de l'Accord de Paris et fournisse des détails sur ses dépenses d'investissement sur cette matière première contestée.
Ces investisseurs englobent notamment les sociétés de gestion d'actifs britannique Legal & General Investment Management et HSBC Asset Management, la branche de gestion du géant bancaire britannique HSBC et le fonds australien Vision Super. La résolution est également soutenue par la fondation Ethos, qui représente des caisses de retraites en Suisse.
Dès l'entrée du Théâtre-Casino de Zoug, où se tient l'assemblée générale, une vingtaine de militants de l'ONG Yukpa Solidarity Network brandissaient des pancartes pour protester contre l'impact de l'exploitation minière en Colombie, où le groupe actif dans le négoce des matières premières et l'exploitation minière s'est encore renforcé l'an passé en rachetant des parts d'une mine de charbon.
"Glencore continue d'étendre ses mines de charbon sur des territoires indigènes, c'est complétement insensé dans une période d'escalade du changement climatique", a déclaré Lotte Jager, 23 ans, à l'AFP.
La stratégie de Glencore dans le charbon fait l'objet de critiques récurrentes, y compris de la part d'investisseurs qui ne veulent plus y être exposés dans leurs portefeuilles de placements.
En 2020, le fonds souverain de Norvège l'avait placé sur sa liste d'exclusion et en 2021 le fonds activiste BlueBell Capital avait pris une participation pour faire pression pour que Glencore sépare le charbon du reste de ses activités, affirmant qu'il ne s'agit plus "d'une matière première d'avenir".
Mais à la différence de concurrents comme Anglo-American ou Rio Tinto, Glencore s'accroche au charbon, expliquant vouloir gérer ses mines de manière responsable jusqu'à ce qu'elles arrivent à épuisement.
Le charbon est une des ressources qui doit être "rapidement réduite" pour limiter le changement climatique, a déclaré à l'AFP Kevin O'Reilly, responsable de campagne chez ShareAction, qui espère que ce vote sera "un signal pour Glencore" pour le pousser à engager des discussions avec les investisseurs.
Les dirigeants de Glencore ont appelé à voter contre cette résolution, estimant qu'elle n'est pas dans l'intérêt de l'entreprise.