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Les principales compagnies aériennes européennes ont appelé mercredi à s'inspirer des mesures prises aux Etats-Unis pour stimuler la production de carburants d'origine non fossile sur le Vieux continent, à quelques mois d'échéances électorales.
Au nom de la lutte contre le changement climatique, l'Union européenne a imposé l'an passé des obligations graduelles d'incorporation de carburant d'aviation durable (sustainable aviation fuel, SAF) dans le kérosène pour les avions au départ de l'UE.
Ce mandat prévoit un taux d'incorporation de 2% de SAF en 2025, de 6% en 2030 et jusqu'à 70% en 2050.
Mais selon Airlines for Europe (A4E), qui fédère les plus grands groupes aériens du continent (Ryanair, Lufthansa, IAG, Air France-KLM, easyJet...), la production de SAF en Europe est non seulement embryonnaire, mais accuse aussi un fort retard par rapport aux projets lancés aux Etats-Unis et soutenus par le plan massif "Inflation Reduction Act" (IRA).
"Aux Etats-Unis, la production de SAF bénéficie de fortes incitations, il nous faut ce genre de solutions en Europe", a plaidé le patron de Lufthansa, Carsten Spohr, lors d'un sommet d'A4E à Bruxelles.
"Aujourd'hui, 90% des investissements dans le SAF ont lieu aux Etats-Unis", a remarqué le directeur général d'IAG (British Airways, Iberia...) Luis Gallego lors du même forum. Face aux échéances du mandat, "nous n'aurons pas assez de SAF pour le respecter et nous ne voyons pas d'usines en train d'être construites", a-t-il déploré.
Tous les dirigeants de ces groupes, du patron de Ryanair Michael O'Leary au directeur général d'Air France-KLM Benjamin Smith, étaient présents à cette réunion destinée à présenter les doléances du secteur aérien à la future Commission européenne issue des élections de début juin, avec comme leitmotiv la préservation de leur compétitivité dans un secteur mondialisé.
Ils ont également réclamé une protection plus forte contre les effets des grèves du trafic aérien, après une année 2023 marquée par d'importantes perturbations liées à la réforme des retraites en France.
Outre une sanctuarisation des trajets survolant les pays affectés, A4E souhaiterait que le préavis de grève syndical dans le contrôle aérien soit de 21 jours et celui de la déclaration individuelle porté à 72 heures. En France, cette dernière a été récemment fixée à 48 heures.
A4E a également repris mercredi sa revendication de longue date d'une réforme fondamentale du contrôle aérien ("Ciel unique européen") qui permettrait selon elle des gains de temps et des économies de carburant substantiels.
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