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Bruxelles présente jeudi son projet pour améliorer la compétitivité de l'Europe dans les technologies vertes face à la Chine et aux Etats-Unis, un plan qui pourrait aussi encourager le nucléaire, pomme de discorde au sein de l'UE.
Panneaux solaires, éoliennes, batteries, pompes à chaleur... L'UE a fait de ces technologies une priorité pour atteindre la neutralité carbone en 2050, bâtir sa souveraineté énergétique et s'affranchir de la Russie.
Elle entend apporter un soutien réglementaire à ces secteurs pour s'assurer une part significative d'un marché qui devrait tripler à 600 milliards d'euros par an d'ici à 2030.
Annoncé en janvier par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le projet de "règlement pour une industrie à zéro émission" de gaz à effet de serre, devait initialement être présenté mardi.
Mais un bras de fer sur l'inclusion ou non du nucléaire, une technologie décarbonée qui divise les Etats membres, a entraîné un report à jeudi de la présentation du texte qui doit être approuvé dans la matinée lors d'une réunion réunissant les 27 commissaires de l'UE.
Selon la dernière version provisoire consultée par l'AFP, le nucléaire sera bien mentionné. Il s'agirait d'une victoire politique importante pour la France et une dizaine d'autres pays de l'UE, dont la Pologne et les Pays-Bas, qui misent sur cette source d'énergie, face aux anti-nucléaires, Allemagne en tête.
- Priorité aux matières premières stratégiques -
Un deuxième projet de règlement, également dévoilé jeudi, vise à sécuriser les approvisionnements en matières premières critiques indispensables à l'industrie européenne.
Les deux propositions ont été préparées par le commissaire au Marché intérieur, Thierry Breton. Elles constituent une réponse aux aides d'Etat chinoises et américaines ("Inflation Reduction Act").
"Nos partenaires et alliés ainsi que nos rivaux systémiques sont engagés dans une course aux subventions à un moment où notre industrie est déjà confrontée à des prix de l'énergie plus élevés que dans le reste du monde", a expliqué le responsable français, partisan d'une politique industrielle volontariste.
"Nous voulons renforcer nos capacités, nos exportations et nos emplois dans le domaine des technologies propres", a-t-il résumé. L'UE ambitionne d'assurer 40% de ses besoins avec ses propres usines.
Pour y parvenir, le plan prévoit notamment une simplification et une accélération des procédures et des octrois de permis pour les implantations industrielles, ainsi que des facilités de financement.
Il innove en ajoutant des critères environnementaux aux appels d'offres publics, une disposition qui pourrait dans certains cas avantager des fournisseurs européens, aux tarifs plus élevés mais prenant mieux en compte leur impact écologique.
La Commission européenne a déjà adopté la semaine dernière un texte facilitant les aides d'État en faveur de projets contribuant à réduire les émissions de CO2 de l'Union européenne.
Elle entend parallèlement répondre à l'inquiétude de ses industriels quant à leurs besoins croissants en matières premières. Une dépendance qui les rend vulnérables, comme l'a montré l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
La Chine dispose d'un "outil géopolitique", avec "son quasi-monopole sur les terres rares", a rappelé Thierry Breton, qui souhaite que l'UE accroisse ses propres capacités.
Il propose des objectifs chiffrés: que l'UE puisse d'ici à 2030 extraire sur son territoire 10% de sa consommation de matières premières stratégiques et qu'elle ne dépende pas d'un pays tiers unique pour plus de 70% de ses importations pour chacune des matières premières stratégiques.
Pour les atteindre, Bruxelles propose de simplifier et d'accélérer les procédures pour les projets d'extraction en Europe.