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Le Premier ministre britannique Boris Johnson a déclaré en marge de la COP26 à Glasgow "ne pas être en faveur" d'un projet controversé de mine de charbon souterraine dans le nord-ouest de l'Angleterre, suscitant mardi les réactions d'ONG environnementales lui demandant d'y mettre un terme.
Une nouvelle mine "est clairement incompatible avec les réductions nécessaires des énergies fossiles et la décarbonation rapide de la sidérurgie", a ainsi commenté l'association environnementale de lutte contre l'extraction de charbon Coal Action, dans une déclaration transmise à l'AFP.
Le Premier ministre "a le pouvoir d'empêcher ce projet d'aller de l'avant en exigeant de tous ses ministères qu'ils se conforment à l'objectif de neutralité carbone" auquel le pays s'est engagé d'ici 2050, selon l'association. "Les actions pèsent davantage que les mots", a réagi pour sa part Tony Bosworth de l'ONG Les Amis de la Terre. "Si Boris Johnson n'est pas en faveur de davantage de charbon, pourquoi cela a-t-il pris si longtemps à son gouvernement" pour reprendre la main sur ce dossier, s'est-il interrogé.
"Je ne suis pas en faveur d'avoir davantage de charbon", avait indiqué M. Johnson lundi à la chaîne de télévision britannique BBC, interrogé sur ce projet de mine souterraine, le premier en trente ans, qui avait suscité une vague d'indignation des ONG dans le pays. Mais l'initiative d'enterrer ce projet "ne m'appartient pas, il s'agit d'une décision des autorités de planifications locales", avait ajouté le Premier ministre britannique. Le projet avait pourtant reçu début janvier le feu vert du gouvernement britannique.
Les autorités locales du comté de Cumbrie avaient décidé en février de réexaminer le projet, avant que le gouvernement ne fasse volte face en mars et ne reprenne la main, en annonçant une enquête publique dont les conclusions ne sont pas encore connues.
L'approbation du projet situé sur la côte près de Whitehaven avait suscité une vague d'indignation de la part d'ONG environnementales et de scientifiques, dénonçant une remise en cause de la crédibilité du gouvernement dans la lutte contre le changement climatique, alors que le Royaume-Uni accueille actuellement la COP26 à Glasgow.
L'objectif de la mine serait d'extraire environ 2,7 millions de tonnes par an, avec à la clé la création de 500 emplois, afin de fournir des aciéries au Royaume-Uni et en Europe.