Baromètre 2021 des énergies renouvelables : la France toujours à la peine selon Observ'ER et l'Ademe, l'éolien très en retard

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La France creuse son retard dans le déploiement des énergies renouvelables électriques, malgré l'installation de plus de quatre gigawatts (GW), majoritairement photovoltaïques, en 2021, selon le Baromètre annuel 2021 publié mardi.

L'an dernier s'affiche à première vue "comme une très bonne année mais ce résultat est en trompe l'oeil car essentiellement porté par la filière photovoltaïque", note l'observatoire Obser'ER avec l'Ademe et la Fédération des collectivités concédantes et régies (FNCCR) dans leur 12e Baromètre.

Le solaire photovoltaïque a représenté plus de la moitié des nouvelles capacités raccordées, pour atteindre plus de 13,2 GW aujourd'hui disponibles. Cette filière, dont l'objectif inscrit dans la loi est de 20,1 GW à fin 2023, dépasse pour la première fois en France les 2 GW de puissance unitaire supplémentaire raccordée en un an. "Mais pour l'avenir, les acteurs restent prudents", relève le bilan.

L'éolien en revanche n'a gagné que 1 GW, un chiffre deux fois inférieur à ce qu'exigent les objectifs de la feuille de route énergétique de la France votée en 2020. Le pays, qui a manqué en 2020 son objectif de consommation de 27% d'électricité renouvelable, n'y arrive donc pas non plus en 2021, souligne le bilan.

Dans l'éolien terrestre, les capacités totales installées s'élevaient à fin septembre à 18 544 mégawatts (plus de 18,5 GW). Le secteur, qui déplore notamment la lenteur de délivrance des autorisations, s'écarte ainsi de la trajectoire nécessaire quand son objectif est de 24,1 GW fin 2023 et de 33,2-34,7 GW fin 2028. En offshore, le premier parc marin du pays doit démarrer au printemps 2022 (au large de Saint-Nazaire), une filière qui accuse plus de dix ans de retard sous l'effet notamment des recours.

Tous les scénarios énergétiques, publiés par le gestionnaire du réseau à haute tension RTE comme par l'Ademe, soulignent la nécessité d'un déploiement massif des renouvelables, si le pays veut atteindre en 2050 son objectif de neutralité carbone face au réchauffement climatique.

Commentaires

Benoit
La France n'est pas en retard. Ses performances, sa sobriété en terme d'émission de CO2 pour sa production d'électricité est exemplaire. La France,un modèle à suivre. Seuls les promoteurs éoliens se plaignent des Français qui ne veulent pas de leurs machines.
goldorak
Le souci, c'est que les moyens de productions ne sont plus aussi neuf qu'il y a 20 ans (d'où des risques de panne et donc absence de courant) Il y a nécessité de relancer rapidement la construction de nouveaux moyens nucléaires ET renouvelables.
Hervé MOULINIER
Malheureusement si. Nous sommes en retard, quand on prend la consommation d'énergie finale (la production nucléaire n'en représente que #20%), la part du décarbonée ne fait pas de la France un champion, et quand on prend dans cette consommation la tenue des engagements en matière de part renouvelable alors là on sombre. La Suède (60,1) est en tête suivie de la Finlande (43,8) de la Lettonie (42,1) de l’Autriche (36,5) du Portugal (34), du Danemark (31,6), de la Croatie (31) de l'Estonie (30,2) de la Lituanie (26,8), de la Slovénie (25) de la Roumanie (24,5) de la Bulgarie (23,3) de l'Espagne (21,2) , de l'Italie (20,4) de l'Allemagne qui fait 19,3% de renouvelable en énergie finale mais conformément à ses objectifs, la France est là avec 19,1% mais en dessous de ses objectifs. La Slovaquie (17,3) la Tchéquie (17,3) Chypre (16,9) l'Irlande (16,2) la Pologne (16,1) les Pays bas (14) la Belgique ( 13) la Hongrie (13,9) le Luxembourg (11,7) et Malte (10,7) font moins bien en termes de % mais tiennent ou dépassent leur objectif. La Norvège (77,4) et l'Islande (83,7) sont hors concours en dépassant largement un objectif de plus de 70% d'énergie finale issue de renouvelable. Si on ajoutait le nucléaire et qu'on raisonne en décarboné et non plus en renouvelable, on va remonter dans le classement du décarboné sans toutefois en prendre la tête, mais on sera toujours le seul pays européen à ne pas retenir ses engagements (d'autant plus l'année dernière où la production nucléaire a conjoncturellement baissé). C'est une maladie ou le syndrome du lièvre et de la tortue.
Larderet
Depuis plusieurs jours, les 18,5 GW de l’éolien en France fournissent entre 0,5 et 1 GW et le facteur de charge n’est guère meilleur dans les autres pays d’Europe : en Allemagne en ce moment 5 GW fournis pour 64 GW installés (source electricityMap). Doit-on dans ces conditions regretter ou se réjouir du retard d’installation de ces éoliennes tant leur inutilité est flagrante ?
BrigitteMB
Pour le vendeur SER, bien sûr, on n'achètera jamais assez de ses produits !!. Mais le payeur (c'est-à-dire nous, les contribuables et consommateurs, à raison de plusieurs milliards d'euros par an de CSPE et TICPE), peur légitimement se demander jusqu'à quel point il en a besoin, et jusqu’à quel point le système électrique va supporter des moyens de production aussi variables, et aussi régulièrement absents en hiver... Il est aussi probable que le fort surdimensionnement des parcs éoliens de nos voisins va créer par bon vent d'ici 5 ans des excédents colossaux qui seront ingérables, car l'hydrogène ne sera sûrement pas déployé à ce moment. Ne rajoutons pas au problème....
Rblase
Je crois qu'il faut recentrer le débat, L'objectif est la diminution des GES. L'Europe sous la pression des lobby Allemands à traduit cela par la mise en place des ENR, affecter les 7 mds d'ENR à l'habitat et au transport serait bien plus intéressant pour tenir ces objectifs en ce qui concerne la France. Ce qui vaut pour un pays n'est pas forcement bien pour d'autres. J'avais écrit le texte suivant en 2012 pour informer les maires des communes voisines de la mienne: "Pourquoi les énergies renouvelables (ENR) et principalement les éoliennes, historique : La lutte contre l’effet de serre est devenue une priorité européenne dans les années 90, cela se traduit sous la présidence française du conseil de l’union européenne fin 2008 par la mise en place du « paquet climat énergie » avec la règle des trois fois 20 : en 2020, réduction de 20% des Gaz à Effet de Serre (GES), amélioration de l’efficacité énergétique de 20% et intégration dans la consommation énergétique finale de 20% d’énergie renouvelable. La France retiendra 23% d’ENR. Depuis la décision de la fermeture de Fessenheim ce % serait porté à 30% soit 13% d’hydraulique et 17% éolien, biomasse, solaire photovoltaïque. En Europe et plus particulièrement en France les réglementations s’installent et avec l’établissement des « Schéma Régional Climat Air Energie » (SRCAE) en 2012, un seul document en est issu en ce qui concerne la production d’énergie électrique, c’est le « Schéma Régional Eolien », (SRE), on ne retrouve pas l’équivalent pour les autres sources d’énergies renouvelables, hydraulique, marée, biomasse, géothermie, solaire (thermique ou photovoltaïque). L’éolienne devient alors l’actrice principale des énergies renouvelables. Ce choix n’est pas pertinent, l’énergie éolienne va à l’encontre des objectifs fixés et met gravement en danger la France dans les domaines écologiques, environnementaux, économiques, sociaux et de la santé.
Hervé MOULINIER
Si on regarde deux minutes ailleurs qu'en France, et dans des pays qui ont la compétence nucléaire comme les USA et le Japon ou même UK, qui investissent massivement dans les ENR dont l'éolien offshore tout en n'excluant pas le nucléaire bien qu'il soit à la peine, votre argumentaire ne tient pas la route. Nous sommes en retard sur tout, les ENR comme les GES ; les chiffres d'Eurostat sont sans appel. https://ec.europa.eu/eurostat/web/products-eurostat-news/-/DDN-20220119-1 Le débat est tellement hystérisé que les lobby se neutralisent. On a besoin de toutes les énergies pour dé-carboner l'économie nationale.
Serge Rochain
Pauvre France qui se croit toujours en avance d'une guerre avec son vieux nucléaire du siecle dernier. Le nucléaire est fini, il aura dué bien moins longtemps que le charbon. Dans 50 ans plus d'uranium à mettre dans les r"acteurs dont on deciderait de la construction aujourd'hui. A près 25 a 30 ans d'usage, il seront déjà en panne de combustible. Les reserves mondiales accessibles sont de 3,3 millions de tonnes et la consommation annuelle de 68500 tonnes..... faites le calcul !
Schricke
Mr Rochain: Je m'attendais à trouver une de vos interventions sur ce sujet !... Vous me ^permettrez certainement, compte tenu de votre grande ouverture d'esprit de vous faire remarquer que Depuis plus de 2 semaines, le dieu Eole semble être en grève ? En effet, depuis 17 jours consécutifs la production du parc éolien français est comprise entre 3 et 20% de la puissance installée culminant ponctuellement à 26%. Ce matin le parc nucléaire est à 81% de facteur de charge. (malgré son lord handicap !) Heureusement quand-même qu'on dispose de cette "saloperie de nucléaire" ! Non ?...ou de ce qu'il en reste, à cause des prophètes de malheur (vous en connaissez peut-être ?...) qui font tout (et même plus !) pour le marginaliser ! Et, pendant ces 17 jours, les centrales charbon, lignite et gaz allemandes tournent à plein régime, en abreuvant l'Europe de GES !... Merci, Dieu Eole ! Et merci Mr Rochain, pour votre aimable contribution à cette catastrophe !
Martinor
Avant d'émettre un commentaire je vais sur le site RTE https://www.rte-france.com/eco2mix/synthese-des-donnees?type=production Puissance de l'éolien à 20h30 1 500 MW Consommation 79 000 MW Même avec beaucoup d'éoliennes on est loin du compte
FLUCHERE
Il y a des fois où il faut se féliciter d'être très en retard. C'est quand il s'agit de ne pads faire de conneries. Par exemple ce 26-01-2022, le taux de Co2 par kWh est de 500 g en Allemagne et de 100 g en France. Nous sommes donc très en avance.
Energie+
Il y a des gens qui n'ont visiblement jamais bien étudié les renouvelables et qui nous sortent les mêmes âneries depuis une quinzaine d'années, çà n'apporte strictement rien alors qu'il faut avancer et que de multiples études et modélisations scientifiques et autres leur donnent amplement tort Comme les énergies éolienne et solaire sont devenues nettement moins chères et que leur part dans la production d'électricité augmente, les sceptiques de ces technologies (et certains lobbies) propagent plusieurs mythes sur les énergies renouvelables et le réseau électrique. Ces mythes se résument à ceci : S'appuyer sur les sources d'énergie renouvelables rendra l'approvisionnement en électricité peu fiable. Mais l'expansion des énergies renouvelables et les nouvelles méthodes de gestion et de stockage de l'énergie peuvent conduire à un réseau fiable En Europe, la cible habituelle est l'Allemagne, notamment en raison de ses politiques d'Energiewende, qui consistent à abandonner les combustibles fossiles et l'énergie nucléaire au profit d'une utilisation efficace et des énergies renouvelables. Le gouvernement allemand nouvellement élu prévoit d'accélérer la première et de compléter la seconde, mais certains critiques ont averti que l'Allemagne se heurte "aux limites des énergies renouvelables". En réalité, il est tout à fait possible de maintenir un système électrique fiable basé sur des sources d'énergie renouvelables et sur une combinaison d'autres moyens, notamment des méthodes améliorées de gestion et de stockage de l'énergie. Il est essentiel de mieux comprendre comment gérer de manière fiable l'approvisionnement en électricité, car les menaces climatiques exigent une transition rapide vers des sources renouvelables comme l'énergie solaire et éolienne. Cette transition a été accélérée par la chute des coûts. Bloomberg New Energy Finance estime que l'énergie solaire et éolienne est la source la moins chère pour 91 % de l'électricité mondiale - mais elle est freinée par la désinformation et les mythes. Mythe n° 1 : un réseau qui repose de plus en plus sur les énergies renouvelables est un réseau peu fiable. Il est intéressant d'examiner les statistiques relatives à la fiabilité des réseaux dans les pays où les énergies renouvelables sont nombreuses. L'indicateur le plus souvent utilisé pour décrire la fiabilité du réseau est la durée moyenne des coupures de courant subies par chaque client au cours d'une année, une mesure connue sous le nom de "System Average Interruption Duration Index" (SAIDI). Sur la base de cette mesure, l'Allemagne - où les énergies renouvelables fournissent près de la moitié de l'électricité du pays - peut se targuer d'avoir un réseau qui est l'un des plus fiables d'Europe et du monde. En 2020, le SAIDI n'était que de 0,25 heure en Allemagne. Seuls le Liechtenstein (0,08 heure), la Finlande et la Suisse (0,2 heure) ont fait mieux en Europe, où la production d'électricité en 2020 était constituée à 38 % d'énergies renouvelables (en avance sur les 29 % du monde). Des pays comme la France (0,35 heure) et la Suède (0,61 heure), tous deux bien plus dépendants de l'énergie nucléaire, ont fait moins bien, pour diverses raisons. Les États-Unis, où les énergies renouvelables et l'énergie nucléaire fournissent chacune environ 20 % de l'électricité, ont connu un taux de panne cinq fois supérieur à celui de l'Allemagne, soit 1,28 heure en 2020. Depuis 2006, la part des énergies renouvelables dans la production d'électricité de l'Allemagne a presque quadruplé, tandis que son taux de panne a été presque divisé par deux. Mythe n° 2 : les pays comme l'Allemagne doivent continuer à compter sur les combustibles fossiles pour stabiliser le réseau et soutenir l'énergie éolienne et solaire variable. Là encore, les données officielles disent le contraire. Entre 2010 - année précédant l'accident nucléaire de Fukushima au Japon - et 2020, la production allemande à partir de combustibles fossiles a diminué de 130,9 TWh et la production nucléaire de 76,3 TWh. Ces baisses ont été plus que compensées par l'augmentation de la production des énergies renouvelables (149,5 TWg) et par les économies d'énergie qui ont permis de réduire la consommation de 38 TWh en 2019, avant que la pandémie ne réduise également l'activité économique : en 2020, les émissions de gaz à effet de serre de l'Allemagne avaient diminué de 42,3 % par rapport à leurs niveaux de 1990, dépassant ainsi l'objectif de 40 % fixé en 2007. Les émissions de dioxyde de carbone provenant du seul secteur de l'électricité sont passées de 315 millions de tonnes en 2010 à 185 millions de tonnes en 2020. Ainsi, alors que le pourcentage d'électricité produite par des sources d'énergie renouvelables en Allemagne n'a cessé d'augmenter, la fiabilité de son réseau s'est améliorée et sa consommation de charbon et ses émissions de gaz à effet de serre ont considérablement diminué. Au Japon, à la suite de la fusion de plusieurs réacteurs à Fukushima, plus de 40 réacteurs nucléaires ont été fermés de manière permanente ou indéfinie sans que la production à partir de combustibles fossiles ou les émissions de gaz à effet de serre n'augmentent de manière significative ; les économies d'électricité et les énergies renouvelables ont compensé la quasi-totalité des pertes, malgré les politiques qui ont supprimé les énergies renouvelables. Mythe n° 3 : comme l'énergie solaire et l'énergie éolienne ne peuvent être produites que lorsque le soleil brille ou que le vent souffle, elles ne peuvent constituer la base d'un réseau qui doit fournir de l'électricité 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, toute l'année : Si la production variable constitue un défi, elle n'est ni nouvelle ni particulièrement difficile à gérer. Aucun type de centrale électrique ne fonctionne 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, 365 jours par an, et l'exploitation d'un réseau implique toujours de gérer la variabilité de la demande à tout moment. Même en l'absence d'énergie solaire et éolienne (qui ont tendance à fonctionner de manière fiable à des moments et des saisons différents, rendant les pénuries moins probables), toute fourniture d'électricité varie. Les variations saisonnières de la disponibilité de l'eau et, de plus en plus, la sécheresse réduisent la production d'électricité des barrages hydroélectriques. Les centrales nucléaires doivent être arrêtées pour être ravitaillées ou faire l'objet d'une maintenance. Les grandes centrales fossiles et nucléaires sont généralement hors service de 7 à 12 % du temps, voire beaucoup plus. L'approvisionnement en combustible d'une centrale au charbon peut être interrompu par le déraillement d'un train ou la défaillance d'un pont. Une centrale ou un parc nucléaire peut devoir être arrêté inopinément pour des raisons de sécurité, comme ce fut le cas pour la plus grande centrale du Japon entre 2007 et 2009. Chaque centrale nucléaire française a été, en moyenne, arrêtée pendant 96,2 jours en 2019 pour cause d'"indisponibilité programmée" ou "forcée". Ce chiffre est passé à 115,5 jours en 2020, lorsque les centrales nucléaires françaises ont produit moins de 65 % de l'électricité qu'elles auraient théoriquement pu produire. Et plus encore en 2021 et 2022. En comparant les performances attendues aux performances réelles, on pourrait même dire que l'énergie nucléaire a été la source d'électricité la plus intermittente de France en 2020. Des facteurs liés au climat et aux conditions météorologiques ont provoqué de multiples interruptions des centrales nucléaires, qui sont devenues sept fois plus fréquentes au cours de la dernière décennie. Même une production nucléaire normalement stable peut connaître des défaillances soudaines et durables, comme au Japon après la catastrophe de Fukushima, ou dans le nord-est des États-Unis après la panne régionale de 2003, qui a déclenché des arrêts brutaux. Neuf réacteurs n'ont pratiquement pas produit d'électricité pendant plusieurs jours et ont mis près de deux semaines à retrouver leur pleine puissance. Toutes les sources d'énergie seront donc indisponibles un jour ou l'autre. La gestion d'un réseau doit tenir compte de cette réalité, tout autant que de la fluctuation de la demande. L'afflux de plus grandes quantités d'énergie renouvelable ne change pas cette réalité, même si la façon de gérer la variabilité et l'incertitude évolue. Les opérateurs de réseaux modernes privilégient la diversité et la flexibilité plutôt que des sources de production "de base" nominalement stables mais moins flexibles. Les portefeuilles diversifiés d'énergies renouvelables ne connaissent pas de défaillances aussi massives, durables ou imprévisibles que les grandes centrales thermiques. L'objectif d'un réseau électrique n'est pas seulement de transporter et de distribuer l'électricité en fonction des fluctuations de la demande, mais aussi de suppléer les centrales non fonctionnelles par des centrales fonctionnelles, c'est-à-dire de gérer l'intermittence des centrales fossiles et nucléaires traditionnelles. De la même manière, mais plus facilement et souvent à moindre coût, le réseau peut rapidement compenser les variations prévisibles de l'énergie éolienne et de l'énergie solaire photovoltaïque par d'autres sources d'énergie renouvelables, d'autres types ou en d'autres lieux, ou les deux, ce qui est devenu plus facile grâce aux prévisions beaucoup plus précises de la météo et de la vitesse du vent, qui permettent de mieux prévoir la production des sources d'énergie renouvelables variables. Les énergies renouvelables locales ou sur site sont encore plus résistantes car elles contournent en grande partie ou totalement le réseau, où commencent presque toutes les pannes de courant. L'électronique de puissance moderne a permis de faire fonctionner de manière fiable le réseau d'Australie du Sud, d'une puissance d'un milliard de watts, en utilisant uniquement le soleil et le vent pendant des jours, sans charbon, sans hydroélectricité, sans nucléaire et avec tout au plus les 4,4 % de production de gaz naturel actuellement exigés par l'organisme de régulation du réseau. La plupart des discussions sur les énergies renouvelables se concentrent sur les batteries et autres technologies de stockage de l'électricité pour atténuer la variabilité. Ce n'est pas surprenant car les batteries deviennent rapidement moins chères et largement déployées. Dans le même temps, de nouvelles technologies de stockage aux attributs divers continuent d'apparaître ; la base de données mondiale sur le stockage de l'énergie du ministère américain de l'énergie en recense 30 types déjà déployés ou en cours de construction. Parallèlement, il existe de nombreux autres moyens moins coûteux et sans carbone de gérer les énergies renouvelables variables, en dehors des batteries géantes. Outre les batteries géantes dont batteries de flux il existe de nombreux moyens moins coûteux et sans émission de carbone pour gérer les énergies renouvelables variables. La première et la plus importante est l'efficacité énergétique, qui réduit la demande, notamment pendant les périodes de pointe. Les bâtiments qui sont plus efficaces ont besoin de moins de chauffage ou de refroidissement et changent leur température plus lentement, de sorte qu'ils peuvent compter plus longtemps sur leur propre capacité thermique et donc maintenir le confort avec moins d'énergie, surtout pendant les périodes de pointe. Une deuxième option est la flexibilité de la demande ou la réponse à la demande, par laquelle les services publics dédommagent les consommateurs d'électricité qui réduisent leur consommation lorsqu'on le leur demande - souvent automatiquement et imperceptiblement - contribuant ainsi à équilibrer l'offre et la demande. Une étude récente a révélé que les États-Unis disposent d'un potentiel de flexibilité de la charge rentable de 200 gigawatts qui pourrait être réalisé d'ici 2030 si une réponse efficace à la demande est activement recherchée. En fait, la plus grande leçon à tirer des récentes pénuries en Californie pourrait être une meilleure appréciation de la nécessité de la réponse à la demande. À la suite des difficultés rencontrées au cours des deux derniers étés, la California Public Utilities Commission a mis en place un programme de réduction de la charge en cas d'urgence afin de tirer parti des efforts antérieurs de réponse à la demande. Certaines données suggèrent un potentiel encore plus important : Une simulation horaire du réseau texan de 2050 a révélé que huit types de réponse à la demande pourraient éliminer la forte hausse de la demande d'électricité en début de soirée, lorsque la production solaire diminue et que les charges domestiques augmentent. Par exemple, la technologie de stockage de la glace actuellement disponible permet de geler l'eau en utilisant de l'électricité à faible coût et de l'air plus frais, généralement la nuit, puis d'utiliser la glace pour refroidir les bâtiments pendant les journées chaudes. Cela réduit la demande d'électricité liée à la climatisation et permet de réaliser des économies, en partie parce que la capacité de stockage pour le chauffage ou la climatisation est bien moins chère que le stockage de l'électricité pour les fournir. De même, sans modifier les habitudes de conduite, de nombreux véhicules électriques peuvent être chargés intelligemment lorsque l'électricité est plus abondante, abordable et renouvelable. Une troisième option pour stabiliser le réseau à mesure que la production d'énergie renouvelable augmente est la diversité, à la fois géographique et technologique - éolienne terrestre, éolienne en mer, panneaux solaires, énergie solaire thermique, géothermique, hydroélectrique, combustion de déchets municipaux, industriels ou agricoles, liquéfaction hydrothermale etc. L'idée est simple : Si l'une de ces sources, à un endroit donné, ne produit pas d'électricité à un moment donné, il y a de fortes chances que d'autres le fassent. Enfin, certaines formes de stockage, comme les batteries des véhicules électriques, sont déjà économiques aujourd'hui. Des simulations montrent que la climatisation par accumulation de glace dans les bâtiments, ainsi que la recharge intelligente vers et depuis le réseau des voitures électriques, qui sont garées 96 % du temps, pourraient permettre au Texas en 2050 d'utiliser 100 % d'électricité renouvelable sans avoir besoin de batteries géantes. Pour choisir un cas beaucoup plus difficile, on prétend souvent que le "sombre marasme" des hivers européens nécessite plusieurs mois de stockage par batterie pour un réseau électrique entièrement renouvelable. Pourtant, les principaux gestionnaires de réseaux allemands et belges estiment que l'Europe n'aurait besoin que d'une à deux semaines de combustible de secours d'origine renouvelable, ce qui ne représenterait que 6 % de la production hivernale L'essentiel est simple. Les réseaux électriques peuvent traiter des fractions beaucoup plus importantes d'énergie renouvelable à un coût nul ou modeste, et cela est connu depuis un certain temps. Certains pays européens qui n'ont pas ou peu d'énergie hydroélectrique tirent déjà la moitié ou les trois quarts de leur électricité des énergies renouvelables, avec une fiabilité du réseau meilleure que celle des États-Unis. https://e360.yale.edu/features/three-myths-about-renewable-energy-and-the-grid-debunked .
Martinor
Merci d'avoir mis la source américaine de votre intervention à savoir YALE 360 La Ford Foundation est première citée dans le financement de YALE 360 Ford Foundation est certes disjointe de Ford Motor mais son premier président et fondateur fut Edsel Ford président de Ford Motor
Gui
C'est la consommation qu'il faut baisser drastiquement. Arrêter cette folie de la voiture électrique et du big data, rendre tous les bâtiments faiblement consommateurs voire positifs en énergie et stockant du carbone (on sait faire, à coût bien moindre que de remplacer 58 réacteurs). Regarder le problème par le prisme des consommations et non de la production. Ce qui limitera grandement la puissance de renouvelables/gaz à installer. Si on faisait signer dès maintenant un contrat imposant à tous les pro-nucléaires d'aller jouer aux liquidateurs en cas d'accident grave, combien le feraient ? Combien iraient habiter à proximité ? Ceux qui ont les moyens iraient tous habiter loin, loin... dans une cabane avec panneaux solaires sur le toit.
jean-jacques Attia
Et pourquoi pas revenir aux druides, M. Gui ? La voiture électrique n'est pas si folle, à condition de produire le surcroit d'électricité nécessaire avec des sources décarbonées et pilotables : nucléaire, hydroélectrique, les mieux adaptées aux conditions qui règnent dans notre pays. Le big data peut être une source de progrès, c'est même grâce à cela que nous pouvons échanger aujourd'hui, M. Gui. Maintenant, si les gens comme Blanquer et ses derniers prédécesseurs continuent à casser l'école publique, le big data ne sera utile qu'aux commerçants et ne servira qu'à l'abrutissement du plus grand nombre. Regardez Rochain comme il a du mal à aligner deux phrases sans faire des fautes de toutes natures... La production doit être au service des besoins de la population dans son ensemble. Arrêter de regarder les choses avec le prisme des nantis. Quant à jouer les liquidateurs, vous voulez faire peur à bon compte. Combien d'accidents dramatiques dans notre pays, qui n'a pas ménagé ses efforts pour un usage du nucléaire en quantité et en sécurité ?
jean-jacques Attia
Pour en revenir à la brève de l'AFP, c'est quand même extraordinaire de lire comment l'Ademe, financée par nos impôts, et Observ'ER osent agiter le chiffon rouge de l'insuffisance de nos efforts pour décarboner notre production électrique, soit,dans leur esprit, développer les renouvelables intermittentes ! Plus il y a d'EnRi, plus nous laissons vieillir nos installations nucléaires sans les renouveler, plus notre système de production électrique émet du CO2. Les EnRi ne peuvent pas se passer des centrales à charbon (Allemagne par exemple) ou des centrales au gaz (Allemagne encore et bientôt nous, déjà en Bretagne) du fait de leur intermittence. (intermittence avec un e Rochain).

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