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Aucun modèle de marque ou de fabrication chinoise ne sera plus éligible au bonus écologique, qui prend en compte des critères environnementaux et notamment l'empreinte carbone de sa fabrication, selon une liste diffusée jeudi par le ministère français de l'Economie.
La liste recense 22 marques, dont une majorité d'européennes comme Audi, Cupra, Skoda (groupe Volkswagen), BMW et Mini, Mercedes, Renault, ou Citroën, Fiat, Opel et Peugeot (groupe Stellantis).
Grands absents cependant: deux reines du marché de l'électrique fabriquées en Chine, la Tesla Model 3 et la Dacia Spring, ainsi que les principaux constructeurs chinois comme BYD ou MG (SAIC), qui se sont lancés à l'assaut du marché européen avec leurs voitures électriques, souvent à prix cassés.
"Jusqu'à présent, l'Etat ne fixait aucune condition sur les modalités de fabrication des véhicules achetés avec le bonus de l'Etat", a commenté dans un communiqué le ministre français de l'Economie, Bruno Le Maire.
"Des centaines de millions d'euros d'argent public allaient donc à des véhicules avec une très mauvaise empreinte carbone", a-t-il souligné.
Avec cette liste, "les véhicules produits en France et en Europe qui ont une empreinte particulièrement faible seront soutenus", a expliqué la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher.
Le score environnemental est calculé par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) avec des données fournies par les constructeurs.
Seules les voitures électriques obtenant un score minimum de 60 points seront éligibles à cette aide de plusieurs milliers d'euros attribuée à l'achat ou la location de longue durée.
Le score environnemental prend en compte l'empreinte carbone de la production: les matériaux utilisés, l'assemblage, la batterie et sa fabrication encore très émettrice en CO2, ainsi que le transport du véhicule de son lieu de fabrication.
Si aucun critère n'est éliminatoire, le score favorise la production européenne.
L'aluminium d'une voiture produite en Chine est par exemple considérée plus de deux fois plus polluant que l'aluminium d'une voiture européenne. L'empreinte carbone d'une batterie chinoise est considérée 30% plus élevée que celle d'une batterie fabriquée en Europe.
Baisse de prix ?
"Très clairement à court terme, ca peut pénaliser les constructeurs chinois", juge Flavien Neuvy, économiste chez BNP Paribas personal finance, spécialiste de la mobilité auto. "La question, c'est de savoir s'ils ont la capacité de s'aligner et de baisser leurs prix" pour "compenser l'absence de bonus".
"Je pense que s'ils y répondent ca passera par une politique tarifaire agressive", note-t-il. "Même si, dans un premier temps, pour prendre des parts de marché, il faut vendre des voitures pratiquement à perte", souligne le spécialiste.
M. Neuvy juge "pas impossible" que des constructeurs chinois installent des usines en Europe, et notamment en Europe centrale.
La mesure constitue aussi une réponse à l'IRA, cet ensemble de subventions attribuées par le gouvernement américain pour accélérer les investissements verts aux Etats-Unis, notamment dans l'industrie des véhicules électriques.
Dans le détail, parmi les modèles électriques européens éligibles, on trouve les Peugeot 208, 308, 2008 et 3008, la DS 3, la Fiat 500, les Renault Megane, Scenic, Twingo et Zoe, l'Audi Q4 e-tron, les BMW iX1 et iX2, les Mercedes EQA et EQB, ou les Volkswagen Up, ID.3 et ID.4.
Figurent également des constructeurs asiatiques (Toyota avec Proace, Nissan Leaf et Townstar, assemblés en France et au Royaume-Uni, ou le Hyundai Kona, assemblé en République Tchèque) et le Model Y de Tesla, SUV fabriqué près de Berlin.
Deux modèles de Volvo (C40, XC40), marque suédoise mais détenue par le chinois Geely, sont aussi sur la liste.
Concernant Smart, marque historiquement allemande mais dont les nouveaux modèles sont fabriqués par Geely dans le cadre d'une coentreprise avec Mercedes-Benz, l'ancien modèle Fortwo figure sur la liste mais pas ses nouveaux SUV.
