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Le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a condamné jeudi "une attaque directe" ayant visé plus tôt cette semaine un véhicule officiel de l'instance onusienne en Ukraine, évoquant "une intention claire" de nuire.
"Mardi, un drone a frappé un véhicule clairement identifié de l'AIEA qui achevait la rotation du personnel de l'agence" à la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia (sud), a rappelé Rafael Grossi à l'ouverture à Vienne d'un Conseil extraordinaire des gouverneurs sur la situation dans le pays en guerre.
Si l'arrière de la voiture blindée a été complètement détruit, le chauffeur et l'agent de sécurité se trouvant à bord n'ont pas été blessés.
"Il s'agissait d'une attaque directe", a estimé le chef de l'AIEA, sans "désigner de responsable". "Celui qui a fait ça savait exactement ce qu'il faisait. Ce convoi comprenait trois véhicules ukrainiens, puis les véhicules de l'AIEA, et c'est notre véhicule qui a été touché. Il s'agissait donc d'une intention claire de nous nuire ou de nous intimider", a-t-il déploré.
Moscou et Kiev se sont rejeté la responsabilité de l'attaque.
L'AIEA dispose d'une présence permanente à la centrale de Zaporijjia, occupée par la Russie et visée par des frappes et bombardements à de multiples reprises depuis le début de la guerre.
"Nous avons été confrontés à des difficultés mais celle-là est particulièrement préoccupante", a ajouté M. Grossi, réitérant ses appels à la "retenue maximale".
Le Conseil des gouverneurs de l'AIEA, qui compte 35 Etats membres, s'est réuni jeudi à la demande de l'Ukraine après une série d'attaques.
Moscou a intensifié ses bombardements des infrastructures énergétiques ces dernières semaines, plongeant des centaines de milliers de personnes dans le noir et sapant le moral des Ukrainiens. "Onze attaques massives ont été recensées sur la seule année 2024", selon Kiev.
Dans une résolution adoptée à une large majorité jeudi, le Conseil des gouverneurs a "insisté" sur le danger que posent de telles attaques pour la sécurité des centrales nucléaires en mettant en danger leur alimentation électrique.
"Les enjeux ne pourraient être plus élevés", a déclaré la délégation ukrainienne au cours des débats. "La sûreté nucléaire est une responsabilité partagée qui transcende les frontières nationales et régionales", a-t-elle souligné, appelant "l'ensemble des pays à faire tout leur possible pour stopper le terrorisme nucléaire du 21e siècle".