Après la vente de ses parts dans Suez, Engie peut avancer sur sa stratégie

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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Maintenant qu'il a réglé avantageusement le problème de sa participation dans Suez et qu'il s'est choisi une nouvelle directrice générale, le géant de l'énergie Engie va pouvoir se mettre à la délicate mise en oeuvre de son recentrage stratégique.

Les conseils d'administration se sont enchaînés à la tour Engie, dans le quartier d'affaires de la Défense, et ont permis de régler à quelques jours d'intervalle ces deux très gros dossiers. Le conseil d'Engie a accepté lundi soir de vendre l'essentiel de sa participation au sein du spécialiste de l'eau et des déchets Suez, au principal concurrent de ce dernier, Veolia, passant outre l'opposition de l'Etat actionnaire.

Après avoir fait monter les enchères, Engie va empocher un chèque de 3,4 milliards d'euros pour 29,9% de Suez (sur les 32% qu'il détient). "Pour Engie c'est un super coup, ils sont bien payés, cash et vite. C'est le grand gagnant de cette histoire. Cela va leur permettre d'accélérer sur les énergies renouvelables, et cela clarifie leur stratégie", estime Xavier Regnard, analyste chez Bryan Garnier. "Vendre la participation dans Suez est très cohérent avec la nouvelle stratégie d'Engie, c'est logique", ajoute Meike Becker, de Bernstein.

Cette vente permet tout d'abord de régler le vieux problème du sort de ces parts dans Suez, héritées de la fusion GDF Suez en 2008, avec à l'époque la création d'un Suez Environnement indépendant. Au fil des années, cette participation a alimenté les spéculations sur un désengagement ou - au contraire - sur une prise de contrôle par Engie. Alors que le pacte d'actionnaires qui liait les parties a expiré il y a déjà sept ans, Engie a finalement conclu que son activité centrée sur la transition énergétique avait trop peu à voir avec celle de Suez.

"Nous apportons une réponse quasiment définitive à une question lancinante depuis la fin du pacte d'actionnaires qui nous liait à d'autres pour assurer le contrôle de Suez", a salué lundi soir le président d'Engie, Jean-Pierre Clamadieu.

« Simplification »

"C'est une décision très importante pour la mise en œuvre de notre stratégie, telle que nous l'avons présentée fin juillet, stratégie qui prévoit une accélération de nos investissements dans deux métiers clefs : les renouvelables et les infrastructures, en particulier les infrastructures urbaines", a aussi souligné M. Clamadieu. Ce nouveau cap dévoilé fin juillet prévoit aussi une simplification de la position du groupe dans les services: certaines activités devraient prendre leur autonomie et s'éloigner d'Engie, par exemple en étant introduites en Bourse.

La vente à Veolia, dans de "très bonnes conditions financières" selon M. Clamadieu, permettra de financer ces nouvelles ambitions. Elle permet de réaliser en une seule fois plus de 40% de l'objectif de 8 milliards de cessions d'actifs à moyen terme. Pour mettre en œuvre ce nouveau cap, Engie s'est aussi enfin choisi une nouvelle directrice générale après le départ précipité d'Isabelle Kocher, évincée par le conseil d'administration il y a près de huit mois.

Le choix s'est finalement porté vendredi sur Catherine MacGregor, issue du groupe de services pétroliers franco-américain TechnipFMC et avant cela du géant mondial de ce secteur Schlumberger. Elle prendra la tête de l'entreprise le 1er janvier 2021 avec pour feuille de route la stratégie fixée cet été.

"Je vais travailler en priorité à la constitution d'une équipe dirigeante, à la simplification du périmètre d'activité. Le groupe souffre de sa grande complexité ", a indiqué la dirigeante désignée au Journal du dimanche.

Engie, qui n'a cessé de se transformer ces dernières années, reste en effet encore un groupe aux multiples métiers, et parfois mal compris: ses activités vont des éoliennes aux centrales nucléaires en Belgique, en passant par la gestion des piscines municipales...

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