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L'accord scellé à la COP28 doit conduire le Royaume-Uni à accélérer dans la lutte contre le changement climatique, a exhorté l'organisme indépendant chargé de conseiller le gouvernement dans un rapport publié mardi, s'inquiétant des "messages contradictoires" envoyés par le gouvernement.
Cet accord historique conclu il y a près d'un mois à Dubaï "a des implications pour les politiques nationales et internationales du Royaume-Uni", souligne la Commission sur le changement climatique.
"Nous sommes peut-être plus avancés que beaucoup d'autres pays sur la voie de la décarbonisation, mais chacun a désormais l'obligation de redoubler d'efforts", a exhorté Piers Forster, président par intérim de la CCC, cité dans un communiqué de presse.
"Le nouveau cadre mondial d'adaptation va plus loin que le nôtre et j'invite donc le gouvernement embrasser son rôle mondial en faisant preuve d'une ambition nationale encore plus forte", a-t-il poursuivi.
Elle est d'autant plus nécessaire que selon la CCC, "la perception internationale de l'ambition climatique du Royaume-Uni a pâti de messages contradictoires", après l'annonce du report de plusieurs mesures phares dans la lutte contre le changement climatique.
Le Premier ministre Rishi Sunak martèle que ces décisions, à l'instar du report de l'interdiction de la vente de voitures thermiques neuves à 2035, n'empêcheront pas d'atteindre l'objectif de la neutralité carbone en 2050.
En dépit des critiques, le gouvernement a aussi choisi d'accorder pléthore de nouveaux permis pour l'exploitation des gisements pétroliers et gaziers en mer du Nord, invoquant notamment la sécurité énergétique du Royaume-Uni dans le sillage de la guerre en Ukraine.
Selon la CCC, le Royaume-Uni a désormais "l'obligation de soutenir l'accélération de la transition mondiale vers l'abandon des combustibles fossiles", une notion inscrite pour la première fois dans l'accord de Dubaï.
Il doit également "répondre aux objectifs globaux de la COP28 en triplant sa capacité en matière d'énergies renouvelables et en doublant le taux annuel d'amélioration de l'efficacité énergétique d'ici 2030".
Le directeur général du CCC Chris Stark, qui a démissionné début janvier après s'être montré critique des décisions du Premier ministre Rishi Sunak, avait qualifié de "voeu pieux" le fait de croire que le Royaume-Uni pourrait atteindre la neutralité carbone en 2050.