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Une centaine de pays appelleront samedi lors de la COP28 à tripler les capacités d'énergies renouvelables d'ici 2030. C'est un "message très fort" pour lever les obstacles, dit la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, dans un entretien à l'AFP à Dubaï.
Pourquoi mettre autant l'accent sur les énergies renouvelables à la COP28 ?
"Je suis très heureuse que notre initiative pour tripler les énergies renouvelables d'ici 2030 et doubler les efficacités d'énergie ait obtenu autant de soutien. Plus de 120 pays la soutiennent désormais. C'est une très bonne nouvelle".
"Maintenant que nous avons cet objectif, nous pouvons regarder année après année: sommes-nous sur le bon chemin ou pas? Et comment ajuster la trajectoire? Cela augmente vraiment la probabilité que cela soit un succès".
"Il y a des arguments très convaincants en faveur des renouvelables, parce qu'une fois installées, elles peuvent produire une énergie propre et locale. Donc cela vous rend indépendant et elles sont moins chères que les énergies fossiles".
Comment transformer cet appel en réalité alors que le développement des énergies renouvelables se heurte encore à des obstacles financiers, réglementaires... ?
"Avec cet objectif mondial, on envoie un message très fort en direction des investisseurs et des marchés financiers. On montre le sens de la marche. Et c'est pour eux une façon de dérisquer leurs investissements parce qu'ils savent que le monde entier se dirige vers cet objectif".
"J'ai confiance dans le fait qu'on atteindra ce but. Le point sur lequel on doit encore travailler très dur, c'est la vitesse".
"Je suis convaincue que (...) l'avenir du monde est dans les renouvelables. Mais est-ce qu'on va assez vite? C'est la grande question".
La question des énergies fossiles est aussi âprement débattue à cette COP. Est-ce que vous espérez que le texte final en fera mention ?
"Nous négocierons aussi fortement et intensément que possible pour cela, parce que cette question doit aussi y figurer. Il faut un objectif global de sortir des énergies fossiles d'ici 2050. Et donc les énergies fossiles sans moyen de captage doivent finir d'ici là".
"Dans ce domaine aussi il est important que le monde envoie un message très fort sur le sens de la marche".
"Autre point très important: comme incitation à sortir des énergies fossiles, la tarification du carbone est un instrument solide, de confiance et mature. Le principe est simple: si vous polluez avec des émissions de gaz à effet de serre, vous devez payer. Sinon, innovez et décarbonez".
"Aujourd'hui seulement 23% des émissions mondiales sont couvertes par la tarification du carbone. Nous appelons le monde à augmenter cette part. Cela apportera des revenus que nous pourrons investir dans les pays du sud".