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Un couvre-feu partiel a été reconduit samedi soir après des pillages sur l'île française de la Guadeloupe, où près d'un quart des foyers reste privé de courant, contrastant avec une nuit "relativement calme" sur l'île de la Martinique après plusieurs soirs de violences.
Une partie de la Guadeloupe passe sa deuxième nuit d'affilée sous couvre-feu, la préfecture ayant reconduit samedi soir cette mesure "dans certains secteurs" en réponse aux violences urbaines survenues à la suite d'une coupure généralisée d'électricité.
Ce couvre-feu, imposé de 22H00 à 05H00 (02H00 à 09H00 GMT, dimanche), concerne des secteurs d'une dizaine de communes de l'archipel des Antilles françaises et vise à "prévenir le risque de troubles à l'ordre public" après les "violences urbaines inacceptables" qui ont eu lieu dans la nuit de vendredi à samedi, indique le préfet dans un communiqué.
Le "couvre-feu général" en vigueur vendredi sur l'ensemble du territoire n'a pas empêché les pillages et les dégradations, notamment à Pointe-à-Pitre. Dans le chef-lieu de la Guadeloupe, 11 boutiques ont été vandalisées dont un supermarché, une banque et trois bijouteries "attaquées au tractopelle", selon la vice-procureure de la République Alexandra Onfray.
Sur place, la police a essuyé des tirs à balles réelles. Deux personnes ont été arrêtées, selon la même source.
- Conflit social -
Le courant électrique a été rétabli samedi chez le trois quarts des clients guadeloupéens, plus de 24 heures après une coupure généralisée qui avait plongé dans le noir l'ensemble de l'archipel à la suite d'un conflit social, a annoncé la compagnie d'électricité EDF.
Les autorités ont accusé les grévistes d'être les auteurs de ce black-out général en coupant les moteurs de la centrale Jarry, qui fournit la quasi-totalité de l'électricité sur le territoire de près de 380.000 habitants.
Selon l'énergéticien, les équipes d'EDF, qui ont travaillé toute la nuit de vendredi à samedi, ont "réalimenté en électricité 178.200 clients", soit 77%" des personnes impactées mais 51.800 abonnés étaient toujours privés de courant.
Le président de ce département français, Guy Losbar, s'est dit indigné par ce black-out général. "Aucune revendication salariale, aussi légitime soit-elle, ne saurait justifier de tels agissements aux conséquences catastrophiques", a-t-il écrit dans un communiqué.
Un conflit salarial oppose depuis le 15 septembre le syndicat CGT et la direction d'EDF Production électrique insulaire.
- Barrages routiers en Martinique -
Après plusieurs soirs consécutifs de violences urbaines, la nuit de vendredi à samedi a été "relativement calme" en Martinique, où un couvre-feu nocturne est en place depuis 16 jours, ont affirmé les autorités locales de cette île d'environ 350.000 habitants, secouée depuis début septembre par un mouvement de protestation contre la vie chère.
Elles ont signalé toutefois "la présence d'une petite cinquantaine de délinquants cagoulés sur les communes du François et du Vauclin, qui ont enflammé deux barrages".
Des "obstacles" qui "seront traités dans la journée, par l'emploi de la force si nécessaire", a précisé dans un communiqué la préfecture.
Des installations de barrages ont été constatées depuis plusieurs nuits en Martinique. Mais elles avaient été accompagnées les soirs précédents du braquage d'un camion, de pillage de stations-services, de tirs à l'aide d'armes automatiques ou d'incendie de véhicules, selon les bilans quotidiens des autorités.