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Le Liban a demandé mardi au groupe français TotalEnergies d'entamer "immédiatement" le forage d'exploration dans ses eaux, après l'annonce par Israël d'un accord entre les deux pays sur la délimitation de leur frontière maritime.
La recherche d'hydrocarbures au Liban était au point mort depuis 2020 en raison du litige avec Israël autour de gisements offshore. Le Premier ministre Najib Mikati "a demandé aux représentants de TotalEnergies de prendre immédiatement les mesures opérationnelles pour le forage d'exploration dans les eaux libanaises", a annoncé un communiqué de son bureau. M. Mikati a formulé sa demande lors d'une réunion avec une délégation de TotalEnergies, qui a reçu une licence d'exploitation en 2018.
Après d'intenses négociations sous l'égide des États-Unis, Israël a annoncé mardi avoir conclu un accord "historique" avec le Liban pour délimiter leur frontière maritime et lever des obstacles clés à l'exploitation de gisements gaziers en Méditerranée orientale. Le Liban, en plein effondrement économique, a affirmé de son côté être satisfait de l'accord, mais doit encore annoncer officiellement l'accepter.
M. Mikati a dit espérer un proche accord, ce qui ouvrirait la voie à "l'exploration de gisements de gaz dans les eaux libanaises". "Les questions d'ordre logistique requièrent du temps, mais les travaux commenceront immédiatement", a déclaré pour sa part le ministre de l'Energie Walid Fayad, qui assistait à la réunion.
TotalEnergies fait partie d'un consortium de géants de l'énergie qui ont obtenu en 2018 une licence pour explorer du gaz dans deux des 10 blocs offshore du Liban, connus sous le nom de bloc 4 et bloc 9. Un puits foré dans le bloc 4 au large du centre du Liban en 2020 n'a révélé que des traces de gaz mais aucun réservoir commercialement viable.
Le bloc 9, près de la frontière avec Israël contient le vaste champ de Cana, où TotalEnergies sera en charge du forage. Mais comme une partie de ce gisement dépasse la future ligne de démarcation, l'Etat hébreu toucherait une part des futurs revenus de l'exploitation gazière de Cana par TotalEnergies, selon des sources israéliennes.
Le négociateur libanais et vice-président du Parlement Elias Bou Saab a cependant assuré qu'il y avait eu "un accord entre Total et les Israéliens" en vertu duquel ces derniers pourraient "recevoir des compensations" du géant énergétique et non du Liban.